Plans sociaux, chômage partiel, 400 personnes sont venues manifester hier devant la mairie de Crolles, à l’appel de la CGT, pour défendre les emplois du secteur industriel.
Drapeaux, ballons, banderoles, affiches, le rassemblement pour la défense des emplois hier matin à Crolles portait haut ses attributs syndicaux. Quatre cents personnes ont répondu à l’appel de l’Union des syndicats de la métallurgie et de l’Union départementale CGT. Les “Thales”-soulagés, les “Ascométal” -combatifs, les ST Microelectronics et les Caterpillar -malmenés par l’annonce de chômage partiel… tous ces salariés du secteur industriel ont choisi la lutte pour dire stop à la casse industrielle.Les slogans basiques sur “les patrons voyous” n’ont pas eu leur place, parce qu’aujourd’hui « les actionnaires remplacent les industriels à la tête des grands groupes ».
Alors le message unanime adressé au président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale François Brottes est : légiférer pour octroyer de nouveaux droits aux salariés, leur fournir de nouvelles armes pour suspendre les plans sociaux dans des entreprises qui ne sont pas en difficultés mais dont les actionnaires réclament leur “cash”.
« Cet été, Guy Baruchel, directeur général de Thales Electron Device, nous avait dit que la vente serait irréversible parce que la radiologie médicale n’était pas dans le cœur de métier » explique Denis Alvin, délégué syndical CFE CGC Trixell. Il a fait marche arrière.
« Restons prudents »
« C’est une bonne nouvelle inattendue pour les salariés du site de Moirans. Mais nous sommes là car on peut supposer une simple manipulation, et parce que beaucoup d’autres entités sont vouées à la cession », dit-il. Alors « restons prudents ».D’autres entreprises comme Ascométal dans le Grésivaudan sont chahutées par des “plans stratégiques” menaçant 166 emplois. Les mots du représentant de l’Union départementale CGT métallurgie - « Nous sommes fiers de nos métiers et de nos savoir faire »- ont résonné plus fort chez les salariés du Cheylas qui au gré de restructurations ont vu fermer leur aciérie, et dont le laminoir à plats est menacé. Quant aux services publics, ils sont directement impactés par les fermetures est venu à son tour rappeler David Savoye, secrétaire général CGT-Grésivaudan.
« Le changement, on ne le voit pas »
Pour Jérôme Marcuccini (PCF), « il y a bien une crise objective, il y a aussi une crise alibi qui vient renforcer la première ». Présent pour soutenir les syndicats, il milite « pour un moratoire sur les licenciements qui pourrait être mis à profit pour légiférer et interdire les licenciements financiers. » Le slogan “le changement c’est maintenant” de François Hollande, « on ne le voit pas » lançait au micro Frédéric Sanchez, secrétaire fédéral adjoint CGT Métallurgie. « On a peu d’armes » reconnaissait Christiane Puthod, vice-présidente à l’emploi de la Région qui en venait aussi à cette conclusion : « Les armes c’est le législatif ».Une délégation syndicale a bien été reçue par l’attaché parlementaire de François Brottes en mairie. « Ce n’est qu’une étape » avertissait Lynda Bensella, secrétaire générale de la CGT Isère.
Le 9 octobre à Lyon, une nouvelle manifestation est programmée. Pour démonter encore « que les salariés ne sont pas une cible immobile ».
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