L'ancien président de 72 ans, "Lula" da Silva s'est livré à la police samedi 7 avril.
Aussitôt arrêté, Lula a été transféré par avion à Curitiba, ville
du sud du pays, où il avait été jugé et condamné, puis acheminé au siège
local de la police fédérale pour entamer sa période de détention. Des
affrontements ont éclaté devant le bâtiment entre des partisans de
l'ex-chef de l'Etat et la police qui a utilisé des grenades
assourdissantes, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour les
disperser.
Lula a prononcé discours devant les membres du PT
Avant de se livrer aux forces de l'ordre, Lula a de nouveau clamé
son innocence et dénoncé un "crime politique" devant des centaines de
membres du Parti des travailleurs rassemblés devant le siège du syndicat
des métallurgistes à Sao Paulo, là où il a entamé sa carrière politique
et où il s'était réfugié depuis jeudi. "Je vais me conformer au mandat de dépôt et vous deviendrez tous Lula",
a-t-il promis. "Je ne suis pas au-dessus des lois. Si je ne croyais pas
à la loi, je n'aurais pas créé de parti politique, j'aurais fait une
révolution."
Le silence des autres politiques
Au moment où l'arrestation de Lula secoue le Brésil, la classe
politique nationale fait au contraire preuve d'une grande discrétion,
nombre de dirigeants étant sous le coup d'une enquête pour corruption.
Ce silence est d'autant plus assourdissant que le fait de voir
l'icône de la gauche brésilienne et le favori de la présidentielle
d'octobre derrière les barreaux rebat les cartes de ce scrutin.
"L'Opération Lavage-express est allé bien plus loin que ce que tout
le monde croyait, les principaux partis, les grandes figures du
Parlement et (le président Michel) Temer lui-même", déclare à l'AFP
Sylvio Costa, fondateur du site d'actualité politique Congreso em Foco.
A qui le tour ?
"Dans leur tête, ça n'irait jamais aussi loin. Ils sont
stupéfaits", ajoute-t-il. "Si Lula, qui est si populaire et en tête des
sondages cette année, va en prison, que va-t-il m'arriver?", doivent-ils
se demander, juge M. Costa.
Selon le site Congresso em Foco, près de 40% des députés et
sénateurs brésiliens sont actuellement dans le viseur de la justice pour
détournements supposés de fonds publics ou pour avoir reçu des
pots-de-vin.
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