Échirolles/Meylan/Saint-égrève - Hier, pour
protester contre le plan Bompard, PDG du groupe, la grande majorité des
salariés était en gréve.
C’était la grande
effervescence hier, aux abords du Carrefour d’Échirolles. Dès
l’ouverture du magasin, de nombreux grévistes étaient positionnés à
l’entrée pour clamer haut et fort leur rejet du “plan Carrefour 2022”.
Distribution de tracts, explications, déambulations dans la galerie
marchande, chansons revisitées ont ensuite rythmé toute la journée.
Si
les trois syndicats (Force ouvrière, Confédération française
démocratique du travail, Confédération autonome du travail) étaient
mobilisés, une grande majorité de salariés non syndiqués était aussi à
leurs côtés. Au final, la mobilisation était quasi générale. « Nous
sommes plus de 80 % de grévistes sur les 530 salariés que compte le
magasin », estimait hier Frédéric Massicard, élu FO. Le jour de grève
était un choix fort puisque le samedi du week-end pascal est l’un des
plus fréquentés de l’année. Pour autant, de nombreuses caisses étaient
ouvertes ce jour-là. « Elles étaient tenues par du personnel
administratif et des jeunes en CDD », selon les grévistes. Quant à la
clientèle, de toute évidence moins présente, elle s’est frayé un passage
au travers des grévistes.
« Nous ne sommes pas transparents »
Ce
mouvement puise ses origines dans les annonces du “plan Bompard”, du nom
du PDG du groupe. En jeu, des fermetures de magasins, des
restructurations, des réductions de surface, l’automatisation de
certains postes… « En tout, 5 200 emplois sont supprimés. Il ne faut pas
nous raconter des salades. Les actionnaires n’ont jamais fait autant
d’argent », poursuivait la syndicaliste CAT. « Si on constate que les
résultats sont moins bons que par le passé, ils restent toujours bons,
expliquait Frédéric Massicard. Ce n’est pas une situation critique. Et
puis, les actionnaires se sont quand même partagé 350 millions d’euros.
Mais la goutte qui a fait déborder le vase est la prime de
participation : 57 euros pour nous cette année, alors qu’elle tournait
autour des 600 euros auparavant. Pas d’annonce, nous l’avons découvert
le jour même. Il y a eu beaucoup d’incompréhension et de colère, de
l’écœurement aussi. » La suite ? « Aujourd’hui, nous revendiquons notre
mécontentement, notre désarroi. Ce n’est que le début de la crise à
Carrefour ! Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu des gens motivés
comme ça », indiquait la porte-parole de la CFDT. « On vient de rentrer
dans un bras de fer. La direction ne peut pas faire la sourde oreille à
nos revendications. Nous ne sommes pas transparents, soufflait M.
Massicard. Les chiffres vont tomber. Nous verrons si d’autres actions
seront menées. »
rève
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire