« Toutes les villes ont droit à leur centralité et plus encore les villes de banlieue »
Au travers de deux délibérations portant sur un protocole d’accord destiné à “prévenir tout risque de déséquilibre commercial au sein de la Métropole” et sur le déclassement d’une partie de la rue Galilée, partie intégrante du projet (qui permettra la piétonnisation du site), les discussions (avec parfois son lot d’invectives) n’ont pas manqué. L’occasion pour certains groupes d’appuyer plus encore leur position.Sans surprise, et au-delà des votes éclatés dans les rangs du groupe de droite Métropole d’Avenir (MA), c’est du côté des membres du groupe dit “des petites communes” Adis (Agir pour un développement intercommunal solidaire), Pasc (socialistes et alliés), CCC (communistes and co) et Nisc (Non-inscrits, société civile), qu’il a fallu chercher les votes favorables. Pour le socialiste Guillaume Lissy, si le protocole d’accord est « bancal, imparfait », il marque néanmoins « une volonté politique » et comporte « des éléments qui peuvent rassurer ». Et d’expliquer que « s’il n’est pas pour la politique du pire », renoncer serait bel et bien « la politique du pire ». Puis ce fut au tour de Jacques Nivon, le maire de Champ-sur-Drac, président du groupe Adis, qui, saluant la présence de « garde-fous » et ne souhaitant pas « opposer les projets entre eux », finit par donner sa consigne de vote : « Nous voterons pour » ! Et Renzo Sulli, maire PCF d’Échirolles, est entré dans l’arène. Pour dire « que les interrogations sont légitimes » mais que « toutes les villes ont droit à leur centralité et plus encore les villes de banlieue qui ont été colonisées par les centres-villes historiques ». Alors, « oui, les élus de Saint-Martin-d’Hères sont légitimes pour porter ce projet ». Des arguments suivis par Jean-Paul Trovero, maire PCF de Fontaine et président du CCC, qui se dit alors « fortement dérangé » par la situation qui voudrait que « ce sont toujours les villes de banlieue qui doivent se justifier lorsqu’elles aspirent à un territoire en développement ».
David Queiros, le maire PCF de Saint-Martin-d’Hères ensuite. Impassible et quasi imperturbable face aux critiques - souvent acerbes - des opposants au projet (lire ci-contre), l’élu a rappelé les atouts de Neyrpic, un site « attractif », et rappelé « le droit à la ville pour tous » autour d’un projet qui « a reçu toutes les autorisations ». Et de lancer : « Si le déclassement n’est pas voté, vous allez nous faire perdre du temps… Le permis n’est pas encore accordé que vous évoquez déjà des recours. Si ce n’est pas abusif, ça […] Quand on est un élu de la République, on doit respecter les règles démocratiques de son pays ».
Le mot de la fin est revenu au président Christophe Ferrari. « Ce qui fait le danger, ce n’est pas la toxicité, c’est la dose. Ce protocole est une garantie, il devra être mis en œuvre car c’est de notre responsabilité collective », a-t-il dit.
In fine, la délibération sur le protocole a été votée par 75 voix pour, 12 abstentions et 35 contre. Celle sur le déclassement de rue a été votée par 80 voix pour, 10 abstentions et 32 contre.
le projet en chiffres Le projet Neyrpic - appelé Pôle de vie, de
commerces et de loisirs par la municipalité martinéroise - situé au cœur
des friches industrielles des anciennes usines du même nom, bordé par
les lignes de tramway le long de l’avenue Gabriel-Péri, c’est : - une
surface commerciale de 24 000 m² (la surface totale du terrain est de
4,5 hectares), - 89 boutiques, - 20 cafés-restaurants équipés de
terrasses, - 9 moyennes surfaces, une allée centrale de 7 500 m², - 850
places de parking, - 640 places de stationnement vélo. Les nouveaux
bâtiments, connectés au réseau de chaleur urbain, seront construits à
partir du réemploi des matériaux du site. Ils disposeront également de
13 000 m² de panneaux photovoltaïques en toiture. - L’investissement :
230 millions d’euros, dont 180 millions par le seul promoteur Apsys et
50 millions par les enseignes. les délais Le rapport d’enquête publique
du commissaire-enquêteur sur le projet, préalable à l’obtention du
permis de construire, a été remis au maire de Saint-Martin-d’Hères David
Queiros le 9 mars dernier. Les conclusions : avis favorable, assorti de
sept réserves (six ont d’ores et déjà été levées) et deux
recommandations. Dès lors que le permis de construire sera obtenu, les
éventuels recours seront possibles dans un délai de deux mois à compter
de la date d’obtention dudit permis.
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