mercredi 5 juin 2024

Après des mois de mobilisation, les turbines Arabelle reviennent sous pavillon français !

Le rachat par EDF de GE Steam, filiale nucléaire de GE produisant notamment les turbines Arabelle équipant les centrales nucléaires, vient d’être concrétisé, deux années après son annonce à Belfort par le Président de la République.

C’est un soulagement pour les salariés et les organisations syndicales qui portent depuis longtemps cette proposition, c’est un impératif pour répondre à des enjeux énergétiques et industriels du pays qui conditionnent le respect des objectifs écologiques de neutralité carbone à l’horizon 2050.

 

Nous saluons la création d’une entreprise stratégique 100% publique pour la production des turbines Arabelle et du contrôle commande. C’est la proposition portée par le PCF depuis 10 ans, depuis l’annonce de la vente de la branche énergie d’Alstom au capital américain, sous la responsabilité d’Emmanuel Macron alors ministre de l’économie.

Une première étape nécessaire a été franchie, mais d’autres devront suivre pour garantir le développement d’une filière nucléaire capable de répondre à une demande en expansion. L’outil de production a été en effet affaibli, par des suppressions d’emploi, par un manque d’investissement, par le pompe financière aspirante mise en place par GE pour prélever pendant 10 ans un maximum de valeur sur le travail des salariés au profit des actionnaires.

 

Des engagements fermes doivent être pris sur l’emploi, la formation, et la recherche, avec des dispositifs pour recruter des jeunes. Reposant sur le maillage important de l’aire urbaine Belfort-Montbéliard en filières professionnelles et centres de recherche, des contrats sécurisés basés sur une alternance entre emploi et formation seraient une innovation sociale importante pour faire face à l’urgence.

C’est la condition pour que puissent être fabriqués en France des produits d’avenir comme les SMR, petits réacteurs modulaires, actuellement fléchés exclusivement sur l’Inde, ce qui n’est pas acceptable.

Face aux besoins de financement considérables requis pour être à la hauteur d’une nouvelle ambition pour l’énergie nucléaire, il convient d’exclure l’appel aux marchés financiers par EDF, asséché par les dispositifs d’ouverture à la concurrence et leurs obligations tarifaires. C’est un crédit bancaire à taux bas, voire nul, comme ce fut le cas pour la construction du parc nucléaire actuel, refinancé à taux 0 ou négatif part la BCE qui est la solution de financement, car elle correspond au temps long de l’industrie, hors des exigences de rentabilité de la finance.

Enfin, nous demandons la transparence sur le périmètre exact de la vente, son coût, la dépendance ou non de fournitures et brevets américains, qui placeraient la future entité sous la menace du principe d’extraterritorialité, contre lequel nous nous opposons fermement, au niveau national comme au niveau européen.

 

La vigilance et la pression des salariés seront nécessaires pour relever tous ces défis. Ils trouveront à leurs côtés le parti communiste, ses élus, ses militants du territoire de Belfort, dans la continuité d’un soutien sans faille depuis des années.

 

Parti communiste français,

Le 2 juin 2024.

 

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