samedi 29 juin 2024

CSG progressive : la « fake news » de Gabriel Attal dénoncée par le Nouveau Front populaire


 Lors du débat consacré aux élections législatives sur France 2, jeudi 27 juin, Gabriel Attal a invité les téléspectateurs à consulter un « simulateur » mis en place par les équipes macronistes pour « voir l’impact » de la CSG progressive, proposée par la gauche, sur leur niveau de pension de retraite. Le site internet annonce des pertes importantes à rebours de la réalité de leur programme, dénoncent les responsables du Nouveau Front populaire. La France insoumise a fait savoir, ce vendredi, qu’elle « engage une procédure d’urgence pour diffusion de fausses informations contre Renaissance ».

Le premier ministre avait préparé son coup et il n’en est pas peu fier. Sur le plateau de France 2, jeudi 27 juin, lors du débat en vue des élections législatives l’opposant au président du RN Jordan Bardelle et au premier secrétaire du PS Olivier Faure, Gabriel Attal s’est attaqué au programme de justice fiscale du Nouveau Front populaire en ciblant la proposition de CSG progressive de l’alliance de gauche.

Pour l’occasion, alors que l’insoumis Manuel Bompard l’avait déjà mouché mardi sur TF1 à ce sujet, le chef du gouvernement a fait mettre en ligne un site internet qu’il présente à l’antenne comme un « simulateur » permettant d’évaluer l’effet de cette mesure, selon, dit-il, les paramètres d’un amendement socialiste qui ne correspond pas au projet du NFP. « Cet amendement, on l’a mis en ligne avec un simulateur pour que chaque Français et notamment nos retraités (l’un des cœurs de l’électorat macroniste en perdition, NDLR) puissent voir l’impact de la proposition de la Nupes sur sa retraite », promet-il, renommant mesquinement le NFP du nom de l’alliance de gauche en 2022.

« Ce simulateur est bidon »

« Tous les Français qui nous regardent peuvent se connecter », lance encore Gabriel Attal aux téléspectateurs alors que le « simulateur » annonce la perte de 858 euros par an aux retraités qui touchent 1 229 euros de pension mensuelle. Un dispositif « truqué » dénoncé immédiatement par Olivier Faure, qui note au passage à l’intention du locataire de Matignon : « à l’époque où vous étiez de gauche, vous étiez pour » la CSG progressive.

« Menteurs », s’insurge également le porte-parole du PCF Ian Brossat sur X (ex-Twitter). « Ce simulateur est bidon. Il ne permet même pas de renseigner son nombre de parts fiscales », ajoute le sénateur PCF qui relève que c’est « l’hôpital qui se moque de la charité ». « Les seuls à avoir augmenté la CSG sur les retraités, c’est vous. Il a fallu les Gilets Jaunes pour que vous reveniez sur cette décision », rappelle le parlementaire aux macronistes, en réponse à un tweet, supprimé depuis, de la ministre Aurore Bergé qui partageait le lien vers le fameux site.

« Pour que son simulateur mente de la façon qui l’arrange, il se fonde sur un amendement proposé par des députés socialistes en 2023, parmi des milliers d’autres. Sauf que… Cet amendement ne correspond pas du tout au programme du Nouveau Front populaire », explique également la députée FI sortante, Clémence Guetté.

« Le programme du Nouveau Front populaire prévoit de ne PAS augmenter les taux réduits qui s’appliquent aujourd’hui aux pensions. (…) Elle ne demandera un effort supplémentaire qu’aux 8 % les plus riches : ceux qui peuvent se le permettre », détaille la candidate dans le Val-de-Marne, soulignant à son tour que « ce qui est vrai, c’est que le gouvernement Macron, lui, a augmenté la CSG de 70 % pour les retraités en 2018. Bilan : des pensions qui ont baissé de presque 1 % ».

« Procédure d’urgence pour diffusion de fausses informations contre Renaissance »

À l’époque d’ailleurs, des députés de la majorité présidentielle avaient proposé un amendement, rejeté par l’exécutif, pour rendre la CSG progressive. « On ne peut pas considérer que le retraité qui est à 1 200 euros doit faire le même effort que celui qui est à 3 000, 3 500 et 4 000. C’est pour ça que l’on propose cela », avait alors défendu en vain dans l’hémicycle Jean-François Cesarini.

« Il a fallu la mobilisation populaire massive des Gilets jaunes pour que le gouvernement doive rétropédaler, et que seuls 30 % paient finalement la hausse », souligne Clémence Guetté.

« Ce simulateur est mensonger : il s’appuie sur des modes de calculs qui ne figurent pas dans le programme du Nouveau Front populaire et donne des résultats complètement incohérents pouvant induire en erreur les électrices et les électeurs. À quelques jours du scrutin, cette campagne de désinformation est tout simplement inacceptable », ajoute dans un communiqué, ce vendredi 28 la France insoumise, annonçant qu’elle « engage une procédure d’urgence pour diffusion de fausses informations contre Renaissance ». Un recours permis par loi de 2018 « relative à la lutte contre la manipulation de l’information ».

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