mercredi 5 juin 2024

« C’est peut-être pire que Guantanamo » : des prisonniers palestiniens « nus, les yeux bandés et torturés » par Israël dans le désert du Néguev


 Après les attaques du 7 octobre, Israël a ouvert un centre de détention dans le désert du Néguev. Les témoignages dénonçant les conditions de détentions et les traitements inhumains se multiplient. Des médecins israéliens témoignent de l’horreur dans la presse française dont France 24 et France Info. Des associations de défense des droits de l’Homme ont déposé un recours devant la justice pour faire fermer la prison militaire de Sdei Teiman.

À 30 km de Gaza, loin des regards, dans la prison militaire de Sdei Teiman des Palestiniens seraient nus, les yeux bandés et menottés en permanence, torturés et opérés sans anesthésie générale. Des chirurgiens israéliens passés par l’hôpital de campagne de ce centre de détention dénoncent les conditions d’incarcération des prisonniers. Dès le 4 avril, un médecin adressait une lettre aux autorités israéliennes.

Révélée par le journal Haaretz, il y rapporte le traitements inhumains des détenus : « Rien que cette semaine, deux prisonniers ont eu les jambes amputées, à cause de blessures liées aux menottes. Ce qui malheureusement est un événement de routine. (…) Nous sommes tous complices d’infractions à la loi. »

« C’est peut-être pire que Guantanamo »

France 24 et France Info ont pu recueillir aussi le témoignage d’un chirurgien. Il accuse Israël « d’une violation assumée de la Convention de Genève et du code de déontologie de l’Organisation mondiale de la Santé. C’est de la torture physique et psychologique. »

Il renseigne l’organisation et les conditions de rétention dans l’unique tente dans laquelle il a dû exercer : « Les patients n’ont pas de noms. Ils sont disposés sur deux rangées. Il y a entre 15 et 20 détenus. Ils sont tous attachés et restent allongés sur des lits. Ils ne peuvent pas bouger. Ils ont les yeux bandés. Ils sont nus. Ils portent des couches », décrit-il.

L’armée israélienne ne communique pas le nombre de prisonniers mais affirme que tous auraient eu des activités terroristes, arrêtés le jour du 7 octobre ou durant les offensives terrestres dans la bande de Gaza. Des organisations pour la défense des droits de l’Homme ont lancé des recours devant la justice afin de réclamer la fermeture du centre.

L’ONG israélienne Physicians for Human Rights rapporte des chiffres effroyables : « À Guantanamo, en 20 ans, 20 personnes ont perdu la vie. Mais là, en six mois, on parle de 40 morts. C’est peut-être pire que Guantanamo ». Selon France 24, le 28 mai une enquête interne « a établi qu’au moins deux prisonniers sont morts après avoir été battus par des soldats et indique que la police israélienne enquête sur la mort de 35 détenus dans l’ensemble des prisons israéliennes et centre de détentions ». De son côté, le porte-parole de l’armée israélienne en réponse à France 24 se défend de toute responsabilités : « les mauvais traitements des détenus durant leur détention ou leur interrogatoire vont à l’encontre des valeurs de l’armée. Ils contreviennent aux ordres de l’armée et son par conséquent absolument interdit ».

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