dimanche 23 juin 2024

Législatives 2024 : trois candidats exclus de l’alliance RN-Ciotti pour des propos antisémites, racistes ou homophobes, beaucoup d’autres toujours en lice

En une journée, mercredi 19 juin, le Rassemblement national et son nouvel allié Éric Ciotti ont été contraints de retirer leur investiture à deux de leurs candidats après la révélation de messages antisémites, racistes ou encore homophobes sur les réseaux sociaux. Le lendemain, le RN annonçait l’exclusion d’un troisième candidat épinglé pour des propos de même teneur. Mais, derrière le vernis de respectabilité, d’autres continuent de concourir sous les couleurs du RN.

Quand le vernis craque. En une journée, mercredi 19 juin, le Rassemblement national et son nouvel allié Éric Ciotti ont été contraints de retirer leur investiture à deux de leurs candidats aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Le premier, Joseph Martin, bénéficiant de l’étiquette RN dans le Morbihan, avait publié un message antisémite sur le réseau social X (ex-Twitter) en 2018 où il estimait que « le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah ». Un post désormais supprimé, mais dont la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, a publié une capture d’écran sur le réseau social. Le second, investi sur le quota du président LR déchu en Meurthe-et-Moselle, Louis-Joseph Pecher a publié une flopée de messages racistes, antisémites, homophobes ou encore sexistes sur un compte entièrement effacé le 18 juin, mais dont il a reconnu auprès de Street Press avoir été le propriétaire.

Dès le lendemain, le RN annonçait l’exclusion d’un troisième candidat épinglé pour des propos de même teneur. Jean-Pierre Templier, suppléant d’Anthony Zeller dans le Loiret, avait notamment écrit à propos de la communauté juive : « cette communauté nous dirige, combien sont au gouvernement, à la tête des entreprises du CAC 40 ».

D’autres candidats toujours en lice sous les couleurs du RN

Des publications qui font tache alors que l’extrême droite s’emploie à s’ancrer indûment dans l’arc républicain et à intenter – à l’unisson de la Macronie – un infamant et mensonger procès en antisémitisme à la gauche« Il est suspendu et sera convoqué en vue de son exclusion », s’est empressé, dans la foulée des révélations, de préciser le RN à l’AFP, en rappelant qu’il n’était pas possible de retirer sa candidature. Bientôt rejoint par Éric Ciotti « et ses équipes » qui, plus tard dans la soirée, ont fait savoir, à propos des tweets du second candidat, qu’ils « condamnent sans réserve ces messages, qui ne correspondent en rien à nos valeurs ».

Pourtant, en attendant, Marie-Christine Sorin, Thomas Lutz, Sophie Dumont, Gilles Bourdouleix ou encore Françoise Billaud peuvent, eux, dormir tranquille : leurs déclarations racistes, antisémites ou complotistes n’ont pas l’air de préoccuper les dirigeants de leur formation et ils sont toujours officiellement en lice sous les couleurs du RN.

Plus tôt dans la journée de mercredi, Jordan Bardella avait fait valoir, en marge d’un déplacement en Seine-Saint-Denis, que « des dizaines, voire des centaines d’investitures » avaient « été faites en quelques heures ». Comme une excuse par anticipation. Le prétendant à Matignon ne s’émeut pas non plus de son alliance avec Marion Maréchal venue de Reconquête !, dont le président Éric Zemmour réhabilite Pétain et est multicondamné pour incitation à la haine. Le même Jordan Bardella avait d’ailleurs affirmé, en novembre dernier, ne pas croire que Jean-Marie Le Pen « était antisémite », avant de devoir rétropédaler devant l’énormité de l’aveu.

 

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