En annonçant hier l'envoi de formateurs militaires français sur le territoire ukrainien, en autorisant l'utilisation d'armes françaises pour frapper le territoire russe et en amplifiant le soutien militaire français à l'Ukraine, le président de la République fait le choix - seul - d'entraîner notre pays dans une escalade guerrière incontrôlée.
Ce faisant, il prend la très lourde responsabilité de faire sauter toutes les lignes rouges qu’il avait lui-même fixées précédemment sans que ni les Français·es ni la représentation nationale n'aient été en mesure de se prononcer.
Ce matin, le discours du président ukrainien, Volodymir Zelensky devant l'Assemblée nationale s'est inscrit dans cette logique mortifère d'une cobelligérance de plus en plus assumée. L'utilisation du souvenir du débarquement allié en Normandie appliqué à la Conférence pour la paix qui devrait se tenir dans quelques jours en Suisse, fait planer le risque que ce rendez-vous soit davantage consacré à renforcer les coopérations militaires qu'à construire le difficile chemin vers la paix.
Nous ne voulons pas revivre les abominations, les destructions, les massacres de masse de la Seconde Guerre mondiale !
Si la France, fidèle à ses valeurs, doit fournir l’aide et l’assistance nécessaires aux Ukrainien·nes pour qu’ils puissent se défendre militairement contre l’agression criminelle du régime de Vladimir Poutine, elle doit, parallèlement, déployer toute son énergie pour construire le plus rapidement possible, les conditions d'un cessez-le-feu entre les parties.
Les annonces du président de la République hier représentent, à l'inverse, un pas supplémentaire dans ce qui pourrait conduire notre pays et l’Europe, dans une guerre ouverte contre la Russie et précipiter le monde dans une troisième guerre mondiale.
Elles alignent de surcroît notre pays sur les positions les plus bellicistes, non seulement en Europe même, mais encore sur la scène internationale, alors que des propositions de cessez-le-feu émanent de différents pays.
Le PCF condamne ces annonces qui mettent en danger la France et les Français·es.
Une conférence internationale est annoncée en Suisse dans quelques jours. La Russie devrait pouvoir y participer.
Au lieu de s’engager dans la voie de la guerre, l’heure est à la poursuite de l’aide défensive à l’Ukraine et à la prise d’initiatives pour créer les conditions d’un cessez-le-feu et d’une paix négociée, garantissant la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine dans des frontières reconnues internationalement, le retrait des troupes russes d’occupation, la sécurité collective de tous les peuples.
Le PCF exige l’ouverture urgente d’un débat au Parlement sur les annonces présidentielles.
A la veille d'élections européennes cruciales pour l'avenir des peuples du continent, le PCF appelle les Françaises et les Français, le 9 juin, à faire grandir le non de gauche à la guerre en envoyant au Parlement européen des député·es qui, comme Jaurès à la veille de la Première Guerre mondiale, mèneront à Strasbourg et à Bruxelles, le dur combat pour la Paix et la coopération entre les peuples.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord.
Le 7 juin 2024.
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