Depuis la mi-décembre, l’Enseignement Catholique, par la voix de son
Secrétariat Général, mène campagne contre le projet de loi relatif au mariage pour toutes et tous.
En affirmant qu’« une telle perspective exige l’ouverture d’un large débat
» , il nie que le débat démocratique se déroule depuis plusieurs mois,
pendant la campagne électorale, mais
aussi lors des nombreuses auditions qui ont été menées par les
ministres de la justice et de la famille et à l’assemblée nationale.
l’Enseignement Catholique tente ainsi de manipuler l’opinion
publique.
De plus, il verrouille le débat à l’avance, en ce qu’il impose, sans
se soucier de leur opinion, aux enseignant-es et personnels des écoles
catholiques de se prononcer contre ce projet de loi.
Plus grave, il transforme ces écoles en courroie de transmission de
la campagne orchestrée par la droite, les églises et l’extrême-droite,
et appelle implicitement les enseignant-es et personnels
de ces écoles à s’adresser aux jeunes dont ils ont la charge, et à
leur parents, pour les amener à la manifestation du 13 janvier.
L’enseignement catholique procède ainsi à une démarche pour le
moins curieuse, il assume ouvertement le fait d’appliquer les
consignes de l’Eglise dans le domaine éducatif, tout en affirmant
assurer une mission de service public... ce double langage ne
trompe personne.
L’Enseignement Catholique, qui bénéficie déjà de 7 milliard de
subventions, doit respecter la neutralité de l’enseignement qui est
dispensé dans le cadre des programmes officiels, tout comme le
font les enseignant-es de l’École publique. C’est aussi à l’État de
faire respecter ce devoir de neutralité à ceux qu’il subventionne, et le
ministre est dans son rôle lorsqu’il rappelle
l’enseignement catholique à ses devoirs.
Sur le fond, il s’appuie sur des arguments prétendument
scientifiques assénés comme des vérités incontestables et incontestées.
Pourtant, les neuro-biologistes démontrent que les particularités
individuelles sont bien plus importantes que les différences liées
au sexe. Pourtant, les professionnel-les de l’enfance, dont nous faisons
aussi partie, savent que ce qui est déterminant pour le
développement harmonieux d’un enfant, ce n’est pas tant la structure
de la famille que la qualité des relations à l’intérieur de celle-ci.
Enfin, l’enseignement catholique évoque les droits de
l’enfant, mais fait totalement l’impasse sur le mal-être des jeunes
LGBT, pouvant aller jusqu’à la déscolarisation, la dépression ou le
suicide, et sur le droit à la sécurité juridique que n’ont
pas les enfants vivant dans les familles homoparentales.
La FSU poursuivra inlassablement son combat pour l’égalité, en
particulier en luttant quotidiennement contre l’homophobie, la
lesbophobie et la transphobie dont sont victimes certain-es élèves,
leurs familles, et certain-es collègues. Elle appelle à participer
massivement aux mobilisations des 19 et 27 janvier prochains en faveur
de l’égalité des droits.
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