Aujourd'hui
à Paris, les enseignants du primaire et des écoles élémentaires
expriment massivement leur mécontentement sur le fond et sur les
conditions de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. Dans
de très nombreuses communes, les dernières semaines ont été marquées
par des expressions, venant de professeurs, d'agents des collectivités
intervenant dans les écoles et de leurs organisation syndicales, de
parents d'élèves, d'élus, qui témoignent de réelles préoccupations dont
le gouvernement doit tenir compte.
Les
zones d'ombres qui subsistent, alors que le ministre ne cesse de mettre
la pression pour qu'un maximum d'écoles raccourcissent les journées de
la semaine et adoptent la semaine des quatre jours et demi dès la
prochaine rentrée scolaire, donnent aujourd'hui le sentiment d'une
réforme bâclée, pour correspondre au tempo de l'acte 3 de la
décentralisation.
Sans
vision claire concernant les missions de l'éducation Nationale et
celles des communes, elle risque d'aggraver les inégalités
territoriales,d'avoir comme conséquences l'externalisation et la
privatisation rampante d'une partie des enseignements, voire leur
disparition.
Ces
logiques sont au cœur de la réforme. Car interpréter l'échec scolaire
en termes de « rythmes », c'est faire des enfants les responsables,
auxquels l'école ne pourrait que proposer des objectifs inégaux, plus ou
moins rapides selon leurs acquisitions extrascolaires, alors que
l'école peut permettre à chacun d'acquérir ce qui est nécessaire à la
réussite scolaire. Penser en termes de « rythmes », c'est supprimer du
temps de classe dans chaque journée pour transférer ces missions en
direction des collectivités ou du privé, alors que l'on peut créer les
conditions pour que l'école se fasse à l'école.
Si
cette modification des rythmes scolaires provoque de telles réactions,
c'est qu'elle est jugée, à ce stade, comme une nouvelle dégradation des
conditions de travail des enseignants et des autres personnels.
Les
conditions du débat ne sont pas réunies pour une application de cette
réforme dès la prochaine rentrée. Le gouvernement serait bien inspiré de
revoir sa copie en commençant par une tour de table réunissant tous les
acteurs concernés.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF
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