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Ah ça ira, ça ira, ça ira… Depuis quelques jours, l’histoire se
répète. Gérard Depardieu, Alain Afflelou et consorts fuient la France,
et dénoncent un climat rappelant 1789. Laurence Parisot, présidente du
club des patrons, est solidaire.
Il serait intéressant que ces exilés et leurs soutiens précisent ce
qu’ils redoutent dans ce « retour à 1789 ». Craignent-ils la fin d’un
régime tyrannique ? La mise en place d’une nouvelle déclaration des
Droits de l’Homme ? Ou un souffle aiguisé sur leur nuque ? Des canons
sont-ils braqués sur le siège du Medef, sur Neuilly-sur-Seine ou le
parvis de la Défense ? Veulent-ils constituer à nos frontières des
armées de conseillers fiscaux et de spéculateurs financiers pour faire
triompher la contre-révolution ?
Ce que redoutent ces braves patriotes,
c’est avant tout l’idée d’égalité issue de la Révolution française.
Notamment l’article 13 de la déclaration des droits de l’Homme de 1789 :
« Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses
d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit
être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs
facultés. » Le point commun entre ces illustres personnes et leurs
prédécesseurs du 18ème siècle réside dans leur fortune. Aussi dans
l’aristocratie – oligarchie dirait-on aujourd’hui – à laquelle ils se
sentent appartenir.
Depardieu, pur produit des subventions publiques
Tandis que les nobles d’hier phagocytaient directement un large pan
des fruits des travaux de leurs sujets, la fortune de ces aristocrates
modernes s’est constituée en grande partie grâce aux principes de
solidarité qu’ils condamnent aujourd’hui. Cette oligarchie considère
qu’elle seule est légitime à déterminer ce qu’elle doit – et ce qui
serait bénéfique – à la société. Elle souhaite pouvoir distribuer la
charité comme elle l’entend, et choisir ses pauvres. Quant à contribuer « en raison de leurs facultés » à la solidarité nationale, pas question.
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