C’est la vingtième augmentation consécutive des chiffres du chômage.
Le fléau du chômage s’enkyste dans notre société. Les jeunes et les
séniors sont les premiers concernés, surtout le chômage de longue durée
s’étend en laissant présager des stigmates indélébiles sur notre corps
social. Si l’on ne peut qu’adhérer à l’objectif affiché par président de
la République d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de
l’année, malheureusement le scepticisme reste de mise :
- D’abord parce que ce gouvernement n’a pas affiché de rupture avec
les politiques d’austérité qui étouffent la croissance en France comme
en Europe. L’économiste en chef du FMI, le Français Olivier Blanchard, a
d’ailleurs reconnu qu’il avait gravement sous-estimé l’impact récessif
des politiques d’austérité sur la croissance. La noble institution
estime que l’emploi repart à partir de 1,5 point de croissance, mais la
plupart des économistes pronostique une croissance nulle dans notre pays
en 2013.
- Sceptique ensuite après la conclusion de l’accord dit de
« sécurisation de l’emploi », qui se caractérise en premier lieu par une
facilitation des procédures de licenciements. Nous ne croyons pas une
seconde au slogan du Medef selon lequel les licenciements d’aujourd’hui
feront les emplois de demain et l’expérience plaide malheureusement en
notre faveur. Le nombre des ruptures conventionnelles du contrat de
travail (quoi de plus facile pour licencier ?) a franchi le cap du
million depuis leur création en 2008 et le dispositif est en train de
devenir la première cause de licenciement en France.
La boucle est bouclée avec le rapport de la Cour des comptes qui
propose de revoir à la baisse l’indemnisation des chômeurs et semble
recueillir une oreille attentive du côté du gouvernement. Indécent quand
moins de 42 % des demandeurs d’emploi sont indemnisés par l’assurance
chômage et que le niveau moyen de l’indemnisation atteint péniblement
mille euros. Indécent encore quand le même gouvernement accorde au nom
de la compétitivité une ristourne de 20 milliards d’euros par an aux
entreprises … sans contrepartie aucune pour l’emploi !
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