mardi 22 janvier 2013
La guerre, mais jusqu’où ?
Moins de deux ans après l’intervention franco-britannique en Libye, voilà donc la France de nouveau en guerre ou, comme l’on dit pudiquement, « engagée dans une opération militaire ». On se gardera bien ici de réciter le catéchisme anti-impérialiste, car il n’y a dans cette affaire malienne que des mauvaises solutions. Ne rien faire et laisser les jihadistes conquérir les villes du centre du Mali, voire s’ouvrir la route de la capitale, Bamako, eût abouti à livrer la population à la barbarie. Et il semble bien – ce qui n’est guère étonnant – que l’immense majorité des Maliens appelait cette intervention de ses vœux. Nous éviterons donc les condamnations quasi pavloviennes, plus faciles à prononcer à Paris qu’à Tombouctou ou à Gao, où les jihadistes font régner la terreur depuis mars 2012. Mais une fois qu’on a dit cela, viennent les questions. À commencer par celle-ci : était-ce bien à la France d’intervenir ? L’ancienne puissance coloniale est prise dans une contradiction redoutable. On a bien compris qu’elle était militairement la mieux à même d’agir dans l’urgence, alors que les mouvements jihadistes lançaient une attaque surprise sur le centre du pays.
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