Rarement un accord national interprofessionnel (ANI) aura
entériné autant de reculs pour les salarié-e-s que celui conclu le 11
janvier 2013 entre le patronat et trois syndicats. La Fondation Copernic
met à la disposition de tou-te-s un décryptage complet du texte de l’accord (ci-dessous) et lance avec Attac un appel à la mobilisation.
SYNTHESE
Les « nouveaux droits » qui figurent dans l’accord sont, en effet, de
portée très limitée, tandis que des revendications patronales de grande
portée sont satisfaites. Quels sont donc ces nouveaux « droits » ? La
fameuse majoration de cotisation (incorrectement nommée « taxation »)
des contrats à durée déterminée (CDD) courts est limitée : + 0,5 à + 3
points en fonction des types ou des durées de contrat, de moins d’un
mois à trois mois. Elle peut aisément être contournée : en allongeant la
durée des contrats les plus courts au-delà des seuils de majoration ;
en recourant au CDD plus fréquemment pour le remplacement d’un salarié
absent (pas de majoration) que pour un accroissement temporaire
d’activité (majoration) ou en remplaçant les CDD par des contrats
d’intérim, qui peuvent être conclus pour les mêmes motifs que les CDD et
qui ne feront pas l’objet de majoration. Difficile de croire, par
conséquent, à l’efficacité de cette mesure. Le coût de ce dispositif est
estimé à 110 millions d’euros pour le patronat, mais il obtient en
compensation une réduction de cotisations sociales de 155 millions
d’euros pour les embauches en CDI de jeunes de moins de 26 ans.
On pourrait faire la même démonstration sur la quasi-totalité des
conquêtes de papier de l’accord. Les droits rechargeables pour les
chômeurs ? La discussion concrète se fera avec la renégociation de la
convention UNEDIC, sans « aggraver le déséquilibre financier du régime
d’assurance chômage ». Traduction : ce qui sera donné à certains
chômeurs sera enlevé à d’autres. La couverture santé complémentaire
généralisée ? Elle est renvoyée à la négociation de branche, et en cas
d’échec, ce n’est qu’en 2016 que toutes les entreprises seraient tenues
d’assurer la couverture d’un « panier de soins » limité, le tout financé
à moitié par les salarié-e-s.
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