jeudi 10 janvier 2013

la lutte des classes de retour dans le débat

"Le regain de conscience de classes s’ancre dans ce sentiment d’injustice. « Eux », les riches, sont toujours épargnés, alors que les peuples, les salariés, qui ne sont en rien responsables de la crise économique, doivent payer les pots cassés et se voient décrocher", estime Paule Masson dans l'édito de l'Humanité de ce mercredi.
Le sondage que nous publions jette un sacré pavé dans la mare. 64 % des Français estiment que la lutte des classes est une réalité aujourd’hui, soit près de 25 % de plus qu’en… 1964 ! On a tellement glosé sur la disparition de la classe ouvrière ; tellement caché combien la précarisation du travail a aggravé la dépendance des salariés vis-à-vis des employeurs ; tellement traité de ringards celles et ceux qui n’ont cessé de dénoncer l’énorme captation de richesses opérée par les propriétaires de capitaux sur les travailleurs… que le résultat de ce sondage peut surprendre jusqu’aux militants les plus aguerris.
Ils seront pourtant heureux de constater que l’opinion publique se range du côté des résistants qui continuent de dire et de lire la politique à partir et à travers la lutte des classes. Karl Marx disait que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes ». Le siècle a changé, l’économie s’est mondialisée, complexifiée, mais aujourd’hui, plus encore depuis l’éclosion de la crise de 2008, il existe bien des classes sociales dont les intérêts sont antagonistes. N’en déplaise à Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, qui a avoué tout de go face à Jean-Luc Mélenchon lundi soir, n’y avoir « jamais cru ». Retrouver cette grille de lecture permettrait pourtant de battre en brèche bien des idées reçues, à commencer par celle qui consiste à croire que la France a un problème de coût du travail alors que le plus gros manque à gagner financier provient du coût exorbitant du capital.
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