"J'ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l'on venait de m'attribuer d'autorité et sans m'en avoir informé au préalable, la Légion d'honneur!". "Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit. C'est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille", a déclaré dans un communiqué Jacques Tardi.
L'auteur de 66 ans a été fait chevalier aux côtés de Bruno Podalydès ou Jean-Pierre Léaud. "Je n'ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose", ajoute Jacques Tardi, qui s'est aussi beaucoup penché sur la Grande Guerre ("Putain de guerre!", "C'était la guerre des tranchées"...). "Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n'ai jamais rien demandé. On n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas". Ils s’inscrit ainsi après notamment Louis Aragon, Albert Camus, Gustave Courbet, Guy de Maupassant, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, personnalités ayant refusé la distinction. Brassens, qui a lui-même refusé la Légion d’Honneur, en a fait cette chanson, ici chantée par Maxime Le Forestier, qui se conclue par "La Légion d'Honneur ça pardonne pas."
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