Par Gérard Le Cam
La réforme des rythmes scolaires fait l’objet d’oppositions
massives : grève des enseignants du primaire, rejet des instances
consultatives et opposition de nombreux maires.
Les rythmes peuvent être un élément permettant la réussite des
élèves, mais seuls, ils ne peuvent lutter contre l’échec scolaire.
La réforme, telle qu’elle est prévue ne fera que déstabiliser
l’école : elle manque de clarté sur ses visées et ses modalités
d’application. Quant aux délais de mise en œuvre par les communes le
mois supplémentaire accordé hier ne change rien : ils sont trop courts.
Ce débat a perdu de vue sa visée éducative pour se trouver arbitré et
enfermé à l’aune des capacités financières des communes qui ont la
charge de sa mise en œuvre.
Le rôle du scolaire et du péri-scolaire n’est pas précisé. Des
activités pédagogiques pourront être mises en place, mais le
gouvernement ne dit pas au service de quel projet éducatif. Sa faible
durée, 30 à 45 mn, en réduit la portée et pose la question du personnel
encadrant. Et ce n’est certainement pas en assouplissant les normes
d’encadrements, piste actuellement privilégiée, qu’un projet de qualité
pourra être porté. Au contraire, cela nuit à la sécurité des enfants.
Sans périmètre précis, cette réforme va aggraver les inégalités
territoriales face au service public de l’éducation nationale, que la
droite a amplifié depuis 10 ans.
Car si le coût de la réforme n’est pas précisément évalué, on sait qu’il
sera trop important pour que les communes les plus pauvres puissent y
faire face.
Comment pourront-elles prendre en charge ces nouvelles activités
pédagogiques périscolaires ? Comment pourront-elles faire face à
l’augmentation de la demande de transport scolaire, de cantine et de
centre de loisirs découlant de la scolarité du mercredi matin ?
Vous répondez, Monsieur le ministre, par une dotation exceptionnelle
de 250 millions d’euros dont le montant, largement insuffisant, sert
davantage de moyen de pression pour une mise en œuvre rapide que de
compensation des coûts. Cette aide n’est d’ailleurs attribuée qu’aux
seules communes mettant en œuvre la réforme dès 2013, comme si
l’augmentation des dépenses étaient liées à la seule mise en place de la
réforme et n’étaient pas pérennes.
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