Qui est dans l’opposition ? Qui soutient de fait le gouvernement Barnier ? La motion de censure, déposée par le Nouveau Front populaire, donnera les réponses, en fin de journée, ce mardi 8 octobre, après son examen par l’Assemblée nationale. Arrivée en tête aux législatives anticipées sans s’être vu confier la charge de former une équipe ministérielle, la gauche conteste la légitimité de l’exécutif actuel – union des libéraux et des Républicains approuvée par le Rassemblement national.
Elle souhaite donc faire tomber Michel Barnier et ses ministres pour protester contre une « négation du résultat » des urnes. Il s’agit d’un « gouvernement tournant le dos au Front populaire mais surtout au Front républicain, et au vote des électeurs », argue le socialiste Olivier Faure, qui montera, aux alentours de 16h30, à la tribune du Palais Bourbon pour défendre la motion.
La motion de censure doit recueillir au moins 289 voix pour être adoptée
Les quatre groupes du NFP prévoient logiquement de voter la censure. Soit 192 voix assurées. Le porte-parole du groupe écologiste Benjamin Lucas le fera « pour faire respecter la démocratie et empêcher l’austérité ». « Le macronisme désavoué dans les urnes n’a aucune légitimité, rappelle l’insoumise Clémence Guetté. Son gouvernement doit tomber. »
En revanche, avec leurs 210 sièges, les quatre formations présentes à la table du conseil des ministres – Renaissance, Modem, Horizons et les Républicains – soutiennent de fait cet exécutif, bien qu’il puisse y avoir quelques fritures sur la ligne, notamment au sujet de la fiscalité. Les 21 députés du groupe centriste Liot seraient quant à eux divisés sur la question. Ils seraient une poignée à apporter leur voix au texte de la gauche, dont l’élu guadeloupéen Olivier Serva ulcéré par les propos « nauséabonds et à vomir » du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau comme il l’a indiqué à Politico.
Pour qu’elle soit adoptée, la motion de censure doit recueillir au moins 289 voix. C’est donc le RN et son allié Éric Ciotti (141 sièges au total) qui ont, dans leurs mains, l’avenir d’un gouvernement dont il a validé le chef, début septembre. Ils ne prévoient pas d’apporter leur voix à la censure. Ce qui équivaut à un quasi soutien sans participation. « Laissons sa chance à ce gouvernement pour voir s’il agira avec le souci de l’intérêt des Français », justifie Julien Odoul, porte-parole des 125 députés d’extrême droite. Les lepénistes choisissent donc de laisser à la gauche le monopole de s’opposer à Michel Barnier.
Cette 35e motion de censure depuis 2022 est désormais le seul moyen d’envoyer un message politique institutionnel à l’exécutif. La motion de destitution d’Emmanuel Macron, déposée par la France insoumise, ne sera pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, d’après RTL.
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