jeudi 17 octobre 2024

Qui aurait pu prédire… la suite ?


 Les prévisions du gouvernement Barnier, inscrites dans son projet de loi de finances sont-elles, cette fois-ci, fiables ? La réponse est non.

Dans Alternatives économiques, l’économiste Anne-Laure Delatte a refait les comptes en utilisant le modèle économique de l’Insee et … de la direction générale du trésor. Les baisses de dépenses et les augmentations des prélèvements inscrites dans le projet de loi de finance pèseront négativement sur la consommation et sur les investissements privés et publics.

Au total, « telles qu’elles sont annoncées, les mesures de ce budget produisent un choc récessif de l’ordre de 0,6 point de PIB en 2025 pour l’économie française ». C’est ce que montre le tableau, ci-dessous, qui détaille l’impact selon le type de mesure pour 2025 et 2026.

L’effet récessif a d’autant plus de risques de se réaliser que la croissance, évaluée à 1,1% pour 2024, est fragile.

Le gouvernement prévoit une croissance égale pour 2025. Pour le justifier, face aux députés de la commission des finances, le ministre de l’économie, Antoine Armand, ose presque tout. Il prétend que l’effet récessif sera limité parce que l’effort fiscal va peser sur ceux qui le peuvent sans réduire leur consommation et leurs investissements. Le ministre oublie juste l’effet plus élevé des baisses de dépenses publiques.

Si en réalité la croissance tombe à 0,5% (voire moins), il sera plus difficile de tenir l’objectif de diminution d’un point du déficit public.

Et l’effet récessif ne s’arrête pas en 2025. Au contraire. Le ralentissement serait encore plus sévère en 2026. L’effet récessif cumulé en 2026 (colonne en bleu) serait de 1,7% de PIB par rapport à 2024. Qui dit moins de croissance dit encore moins de recettes publiques. Et au total un déficit qui ne recule plus du tout. Il faudrait que le budget 2026 prévoit des économies supplémentaires et des impôts en plus pour réduire le déficit.

« Mais, comme le souligne Anne-Laure Delatte, si les dépenses publiques continuent à baisser et les impôts à monter, cela entraînera encore une baisse d’activité qui réduira encore la capacité à lever des recettes. Il y a ici une forme de cercle vicieux : faire des économies, mais devoir en faire de plus en plus pour obtenir le même résultat. »

Un cercle vicieux pour les déficits et les dettes publiques… Et pour le chômage, la pauvreté, le pouvoir d’achat, les retraites, l’éducation, la santé, la recherche, l’écologie, les faubourgs et les bourgs.

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