mardi 15 octobre 2024

L’Assemblée nationale valide la demande de poursuites en justice contre Aurore Bergé


 Accusée de « faux témoignage » pour avoir récusé devant une commission d’enquête tout lien personnel avec une lobbyiste des crèches, l’ancienne ministre des Familles devra à présent répondre de ses actes devant la justice.

Le bureau de l’Assemblée nationale, réuni ce mercredi matin à 10 heures, a validé la demande de saisine de la justice contre Aurore Bergé pour « faux témoignage ». La procédure avait été initiée par les parlementaires insoumis et écologistes car l’ancienne ministre des Familles aurait délibérément menti devant une commission d’enquête parlementaire, ce qui constitue un délit.

Dans son livre enquête « Les Ogres », paru la semaine dernière, le journaliste d’investigation Victor Castanet a en effet dévoilé les dérives et la « voracité » de certains groupes privés de crèches. Mais il a de plus révélé qu’un « pacte de non-agression » aurait été conclu entre Aurore Bergé et Elsa Hervy, lobbyiste et déléguée générale de la Fédération des entreprises des crèches (FFEC).

Plus « copines » que prévu

Or, le 30 avril dernier, la députée macroniste (qui était encore ministre à l’époque) avait été entendue sous serment devant la commission d’enquête parlementaire sur le « modèle économique des crèches », devant laquelle elle avait affirmé n’avoir aucun lien personnel, intime ou amical avec Elsa Hervy.

« Je sais ce que je risque si j’exposais le moindre mensonge devant cette commission d’enquête. Je n’ai jamais, jamais de ma vie rencontré Elsa Hervy dans un cadre personnel et intime », avait-elle juré devant la commission d’enquête.

Mais Victor Castanet a rendu public un courriel plutôt explicite, adressé le 8 août 2023 par la ministre à sa directrice de cabinet, où elle dit à propos d’Elsa Hervy : « C’est surtout une copine :) Elle sera très aidante avec moi ». Dans une capture d’écran publiée par le journaliste, Aurore Bergé qualifie les membres de la FFEC de « meilleurs alliés ». Enfin, Elsa Hervy aurait écrit « J’obéis » à une personne identifiée comme un collaborateur de la ministre, au sujet de la mise en place d’un plan de communication.

Accuser la gauche lorsqu’on n’a pas mieux

Suite à ces révélations, Aurore Bergé avait annoncé porter plainte pour diffamation, pointant des échanges « tronqués, des phrases qui n’y figurent pas, des mots qui ont été changés », mardi sur Franceinfo.

Majoritaires au bureau de l’Assemblée nationale, les députés de gauche ont voté à dix voix contre neuf la transmission au procureur. « La probité des élus est un enjeu démocratique majeur. Aurore Bergé doit pouvoir se défendre de ces accusations devant la justice plutôt que sur les plateaux TV », a déclaré Emmanuel Duplessy, auteur de la demande au bureau de l’Assemblée nationale.

Pour sa défense, Aurore Bergé a tapé sur le Nouveau Front populaire qui, selon elle : « a sans surprise décidé une nouvelle fois de se soumettre à LFI » et à sa « demande infondée » à son encontre. « La gauche n’en finit plus son naufrage politique et démocratique », a-t-elle déploré. Il va falloir trouver autre chose devant le procureur…

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