dimanche 20 octobre 2024

Proche et Moyen-Orient Agir contre l’impunité de Netanyahou et de l’État d’Israël

La politique de fuite en avant du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou dans sa stratégie de guerre régionale connaît ces derniers jours une brutale accélération.

À Gaza, les bombardements et attaques massifs sans distinction des habitations, hôpitaux, établissements scolaires, universités, centres d’aide et de soutien des Nations unies se poursuivent. Des images insoutenables circulent. En Cisjordanie, tout comme à Jérusalem Est, la population subit les attaques des colons qui bénéficient du soutien de l’armée et les arrestations arbitraires et emprisonnements continuent.

Au Liban, les menaces contre Beyrouth sont maintenant prononcées d’une manière explicite. Des milliers de morts, plus d’un million de déplacés, de nombreux blessés, une insécurité sur tout le pays. À cela s’ajoutent désormais les agressions ouvertes et répétées contre la FINUL, c’est-à-dire contre l’ONU et l’ensemble des pays qui participent à la force internationale déployée au Sud Liban. Plusieurs casques bleus ont été blessés. Dimanche 13 octobre, la FINUL a dénoncé une « entrée en force » de chars israéliens contre l’une de ses positions. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a rappelé que toutes les attaques visant des casques bleus sont « une atteinte au droit international » et « peuvent être constitutives de crimes de guerre ».

C’est désormais l’ONU qui est attaquée par le gouvernement israélien à travers la FINUL et l’UNRWA, à propos de laquelle une loi en cours de discussion à la Knesset menace de mettre fin à ses activités. Le secrétaire général de l’ONU a été déclaré « persona non grata » en Israël. Cette attaque frontale contre le droit international et l’ONU est inadmissible et crée un précédent dont pourraient se prévaloir d’autres dirigeants d’extrême droite en zone de guerre.

Enfin, les risques d’un bombardement contre des installations nucléaires ou pétrolières iraniennes sont aigus. Le Yémen est également touché.

Rien, ni les provocations de l'organisation islamiste du Hezbollah, ni celle des Mollahs, ni les crimes terroristes du Hamas du 7 octobre ne sauraient être invoqués pour tenter de justifier une telle forfaiture et une telle attaque frontale contre le droit international. De cette politique de Netanyahou est également victime le peuple israélien. Jamais la libération des otages, ni le retour des déplacés n’ont été un objectif pour ce gouvernement, comme le souligne le mouvement de protestation en Israël.

Quelle honte de voir le gouvernement Netanyahou, en dépit de quelques bonnes paroles, jouir d’un tel blanc-seing de la part des États-Unis et d’un certain nombre d’États occidentaux, qui expriment leur désapprobation tout en continuant à lui fournir des armes. Cette impunité du gouvernement israélien ne date pas d’hier. Aucun gouvernement israélien n'a respecté les résolutions de l'ONU pour une solution de paix à deux États, la fin de l'occupation et de la colonisation et le droit au retour des réfugiés ou à une compensation. Aucune des résolutions appelant à mettre fin aux massacres de masse commis par l'armée israélienne à Gaza n'a été appliquée.

Il est plus que temps de mettre fin à l’inaction, voire à la complicité de la « communauté internationale » (c’est-à-dire des pays occidentaux) envers une telle politique de terreur et au deux poids deux mesures qui est l’habit nouveau de l’impérialisme américain et occidental.

Le respect du droit international est notre boussole. C’est ce que les communistes ont toujours défendu et continuent à défendre. C’est une résolution politique d’un conflit politique, à la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien, sur la base des deux États et des frontières de 1967, la fin de la colonisation et de l’occupation, le droit à la paix et à la sécurité collective pour l’ensemble des peuples de la région, le respect de la souveraineté des peuples et des États, c’est-à-dire à la paix dans la justice et le droit qu’il faut exiger. C’est ce à quoi appelle le PCF, dans la base commune du 39e congrès et dans chacune de ses prises de position. Toute entreprise, comme le fait et l’extrême droite israélienne, les forces islamistes de la région et les réactionnaires de tous bords, d’essentialiser le conflit sur des bases identitaires va à l’encontre du droit des peuples. 

Le respect du droit international est également la boussole des communistes de la région. À ce titre, il convient de souligner l’importance des initiatives prises par un certain nombre de forces avec qui le PCF est en contact quotidien. Le Parti communiste libanais (dont il n’est pas besoin de rappeler le caractère historique des liens avec le PCF) a toujours été au premier rang des luttes pour le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Liban et contre le communautarisme et la corruption au Liban. Il souligne également l’importance et l’urgence de l’aide humanitaire. Le Parti communiste israélien et le Parti populaire palestinien ont tenu mercredi 9 octobre une réunion publique virtuelle commune avec les secrétaires généraux des deux organisations, où ils ont rappelé les exigences des deux organisations : cessez-le-feu, retrait des forces israéliennes, solution à deux États sur la base des frontières de 1967, libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens.

La fin de l’impunité de Netanyahou passera par des pressions politiques et économiques contre le gouvernement israélien : c’est-à-dire la fin des livraisons d’armes et de composants militaires à l’État d’Israël et la suspension de l’accord d’association UE-Israël tant que le gouvernement israélien ne respecte pas le droit international. Rien ne sera possible sans un élargissement du mouvement pour une paix juste et durable, sur des bases de résolution politique du conflit, pour faire pression sur les gouvernements et en particulier sur la France. Emmanuel Macron a appelé à cesser la livraison d’armes. Il faut qu’il mette ce discours en application en l’élargissant aux composants militaires.

Les communistes français sont sur le pont et continuent la bataille pour ce faire.

 

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