27 700 étudiants en demande de master se sont trouvés sans réponse, voire sans aucune proposition d’admission. Alors que le ministère se félicite, ce sont des milliers de jeunes, 15%, qui sont encore exclus de l’enseignement supérieur.
Ce nouveau système contraint de nombreux jeunes à accepter des formations qui ne sont pas celles désirées. Un geste que nous retrouvons aussi avec la plateforme Parcoursup ayant contribué à chasser de l’enseignement supérieur plus de 31% de bacheliers cette année. L’acceptation par défaut d’une formation est une source importante d’abandon de la formation. Cette perspective ne permet donc ni l’émancipation des jeunes, ni la formation de futurs travailleurs.
Mon Master comme Parcoursup accentuent aussi les logiques de concurrence entre établissements du supérieur et entre formations, créant des déséquilibres qui menacent nos universités et la pluralité de formations qu’elles offrent. La collectivité paiera cher les conséquences de cet assèchement de filières pourtant essentielles.
Pire encore, ces outils participent à favoriser l’enseignement supérieur privé (accueillant déjà plus de 25% des étudiantes et étudiants) qui se réjouit de pouvoir offrir une solution de repli en échange de coûts d’inscriptions exorbitants ou de se présenter comme une échappatoire aux plateformes de sélection.
Tous les étudiants et étudiantes n’ont pas les moyens de financer ces formations. Pour tous ces jeunes, la seule sortie est de trouver un travail alimentaire ou travail dissimulé à travers des services civiques. Quelle que soit l’issue, celle-ci sera une plongée dans la précarité sans aucune garantie de retour à la formation. La poursuite des formations doit être une garantie, car elle est protectrice pour des milliers de jeunes.
Si nous souhaitons répondre collectivement aux défis économiques, sociaux et écologiques, nous aurons besoin d’une jeunesse la mieux formée. Il est urgent de rebâtir un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par la création d’au moins quatre nouvelles universités. Il est urgent d’investir massivement dans nos universités et centres de formations publics dans le cadre d’un plan pluriannuel de recrutement pour retrouver le taux d’encadrement d’il y a 20 ans dans les universités. Les jeunes ne seront jamais le problème, mais toujours la solution. Exclure du système scolaire sur un principe de sélection sociale va à l'encontre des besoins d’une société qui doit aller de l’avant.
Léna Raud, secrétaire nationale de l’Union des étudiants communistes,
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,
Le 24 octobre 2024.
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