Une "marée citoyenne" de dizaines de milliers de personnes a
envahi Madrid ce samedi pour obtenir la fin des politiques d'austérité
et la démission du gouvernement Rajoy dont le parti est secoué par des
affaires de corruption, comme l'entourage du roi Juan Carlos.
Dans le hurlement des sifflets et des percussions, enseignants en
vert, médecins et infirmières en blanc, mouvements féministes en violet,
écologistes, groupes de la mouvance des "indignés" ou mineurs du nord
de l'Espagne, en noir, ont convergé vers la place de Neptuno, près du
Congrès des députés. "Démission", hurlait la foule, dans une marée de
pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une paire de
ciseaux, symbole des coupes budgétaires.
"Ras-le-bol"
"Rajoy, pars", "Dictature des banques, NON", réclamaient d'autres
pancartes tandis qu'un groupe de pompiers, parmi les manifestants,
contenait la foule le long du barrage de police protégeant le
Congrès. "Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis Miguel Herranz
Fernandez, un médecin hospitalier de 38 ans, en dénonçant "les coupes
budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de santé".
"Dans n'importe quel pays, cela servirait à quelque chose, mais ici,
cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute pas", s'indignait le
jeune médecin alors que la foule multicolore déferlait sur les
avenues. "Nous sommes ici tous unis, les médecins, les pompiers, les
mineurs, et cela leur est égal".
Protéger les citoyens, pas les banques
"Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie":
les mots d'ordre étaient multiples pour cette "marée citoyenne" du 23
février, jour anniversaire de la tentative de coup d'Etat qui avait
terrifié la jeune démocratie espagnole, le 23 février 1981. Comme à
Madrid, des "marées citoyennes" étaient prévues dans plusieurs dizaines
de villes, rassemblant notamment des milliers de personnes à Barcelone,
Valence, La Corogne ou Séville.
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