Les chefs d’États européens réunis jeudi et vendredi pour dessiner
les contours du futur budget de l’Union européenne se sont pliés aux
logiques d’austérité qui prévalent dans leur pays.
Alors que l’Union européenne dispose de plus en plus de
prérogatives, qu’elle se donne pour ambition de réguler davantage notre
économie et que son intervention est attendue dans des domaines
autrefois réservés aux États, comme le social, le Conseil européen a fait une première historique en décidant de réduire le budget européen.
Cette réduction est conséquente, puisqu’en passant de 1,1%
du Revenu National Brut (RNB) alloué au budget à 1% c’est 10% que l’on
enlève au budget européen qui s’élèvera à 960 milliards d’euros pour la
période 2014-2020 alors que la Commission déjà peu ambitieuse proposait 1 033 milliards.
Cette décision marque la victoire des logiques d’austérité et du
repli sur soit porté respectivement par l’Allemagne et la
Grande-Bretagne. Elle consacre la vision d’une Union européenne
dépendante des États financièrement et des lobbys en termes de
compétence.
Comment l’Union européenne peut elle s’arroger des pouvoirs
réglementaires supplémentaires en termes de supervision bancaire,
légiférer dans des domaines aussi sensible que la santé, la
concurrence, l’environnement sans pour autant disposer d’une expertise
indépendante? C’est ce à quoi amène la situation actuelle et qui sera
amplifiée par la décision de réduire les dépenses administratives de 1
milliards alors que les compétences de l’UE ont été élargies.
Mais plus fondamentalement, ce budget reflète un renoncement général
à toute stratégie d’investissement, à toute mesure de relance.
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