Elle avait quatre ans lorsqu’elle fut grièvement blessée dans
un attentat de l’OAS visant André Malraux. Le sort de l’enfant mutilée,
aveuglée, souleva alors une grande émotion. C’est après cet attentat
que fut organisée la manifestation sauvagement réprimée au Métro
Charonne. Aujourd’hui psychanalyste, Delphine Renard entretient la
mémoire des victimes de l’organisation criminelle. Elle demande que soit
officiellement reconnue par l’État la brutale répression qui coûta la
vie à neuf manifestants, communistes et syndicalistes, le 8 février
1962.
Vous vous étiez élevée, il y a un an, dans une tribune,
contre les multiples hommages rendus à des criminels de l’OAS. Certains
d'entres eux ont été déchus, ces dernières semaines, des décorations
attribuées par le précédent pouvoir. Ce la signe-t-il, selon vous, une
rupture ?
Delphine Renard.
En effet, Jean-François Collin a été exclu en début d’année, par
décret, de l’Ordre national de la Légion d’honneur dans lequel le
président Sarkozy l’avait nommé chevalier le 5 mai 2011 (avec
attribution de la Croix de la valeur militaire). Cette déchéance
manifeste clairement une position nouvelle de l’Etat sur la question de
la mémoire de la guerre d’Algérie. Cet ancien factieux de l’OAS
s’acharne à entretenir la haine, honorant régulièrement, avec son
association d’anciens criminels, la mémoire d’officiers putschistes,
tels le colonel Argoud.
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