jeudi 7 février 2013
PSA Aulnay, «Aidez-nous à tenir! Aidez-nous à nous battre!»
Toute la semaine, l'Humanité est au coeur de l'usine de PSA Aulnay. Alors que la grève se poursuivait ce mercredi dans l’usine PSA d’Aulnay, la direction du constructeur automobile semble toujours plus disposée à la répression qu’à la négociation. Loin d’être intimidés, les grévistes cherchent toujours à élargir le front de la solidarité extérieure.
Mercredi, les vigiles postés à l’entrée du parking ne rigolent plus. « Vous êtes journalistes? Désolé, on a des consignes ». Finie la transparence, la direction de PSA, manifestement agacée de voir la grève s’éterniser et gagner des soutiens, a décidé de serrer la vis et de fermer les grilles. Même son de cloche à l’intérieur des ateliers. « Les chefs essaient de redémarrer la chaîne de temps en temps », rapporte Philippe Julien, secrétaire de la CGT dans l’usine. Une tentative de passage en force qui n’inquiète pas outre mesure les grévistes.
«Ca prouve qu’ils sont emmerdés ! », analyse sobrement le syndicaliste. La vigilance reste pourtant de mise : « La direction continue de mettre la pression sur les non-grévistes, à chaque fois qu’on passe discuter avec eux sur la chaîne, on a tout de suite une vingtaine de mimosas [cadres en gilets jaunes, Ndlr] qui nous suivent avec un huissier », relate Agathe, membre du CHSCT à la CGT.
Sur les coups de 13 heures, une poignée de grévistes retrouvent quelques syndicalistes CGT de l’AP-HP (hôpitaux parisiens) devant la Pitié-Salpêtrière, tracts en main. « PSA ferme une usine, chez nous on ferme des lits. Dans les deux cas, quand on tue l’outil de travail, c’est des gens qu’on tue derrière », explique un cégétiste de l’hôpital, entre deux interpellations au personnel et aux visiteurs qui entrent dans l’immeuble. « Merci de soutenir les ouvriers de PSA en grève depuis trois semaines. Aidez-nous à tenir ! Aidez-nous à nous battre ! », martèle Nabil, gréviste d’Aulnay et jeune syndiqué CGT.
Ils s'habituent à la misère
Sans beaucoup de succès. Regards fuyants, sourires gênés, les stratégies d’évitement des passants se suivent et se ressemblent. « Les gens voient la misère tous les jours à la télé, ils s’habituent », se désole Nabil, qui tente de leur faire comprendre que demain, c’est leur emploi qui sera menacé.
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