Nous avons appris avec tristesse et colère l'assassinat de Chokri
Belaïd, abattu ce matin devant son domicile à Tunis. Leader du Mouvement des patriotes démocrates, membre du Front Populaire tunisien, il fut une figure de la révolution tunisienne puis de l'opposition de gauche au gouvernement islamiste d'Ennahda.
Cet
assassinat s'inscrit dans le cadre de violences dirigées contre
l'ensemble des acteurs de l'opposition et du mouvement social tunisien.
Depuis plusieurs mois, ces derniers sont victimes d’agressions répétées
de la part de milices pro-gouvernementales sous le regard complice du
pouvoir tunisien. Le 18 octobre 2012, un responsable du mouvement Nidaa Tounes (une autre organisation d'opposition) était tué lors d'un affrontement avec des militants liés à Ennahda.
Le 4 décembre dernier, ce sont des militants de l'Union générale tunisienne du travail
(UGTT) qui étaient attaqués par des manifestants pro-gouvernement lors
d'une commémoration organisée en l'honneur de Farhat Hached, un
syndicaliste assassiné dans les années 1950.
Il faut que
cela cesse. Après des dizaines d'années de dictatures où il était
extrêmement périlleux de mener des actions politiques, les tunisiens
doivent pouvoir s'exprimer et militer librement.
Depuis la
révolution de 2011 la situation politique tunisienne s'est réellement
tendue. Les élections présidentielles prévues suite au départ de Ben Ali
avaient finalement laissées la place à un « gouvernement d'union
nationale » (rempli de membre du RCD), puis finalement à des élections
législatives, remportées par le parti Ennahda.
Aujourd'hui ce
parti est accusé par le reste des formations politiques d'empêcher toute
contestation de sa politique en menant diverses actions violentes
(descente dans des locaux, assassinats), notamment via une milice qui
s'est auto proclamé « défense de la révolution ».
Le
Mouvement des Jeunes Communistes de France réaffirme son indignation et
sa colère face au meurtre de Chokri Belaïd ainsi que toutes les
exactions commises contre les mouvements citoyennes et politiques
tunisiens. Nous soutenons tous ceux qui se battent en Tunisie pour
réussir à établir une démocratie permettant l'expression de chacun et le
progrès pour tous.
Nordine Idir, Secrétaire général du MJCF
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