« Alléger le baccalauréat » : le gouvernement Blanquer enfourche un
vieux cheval de bataille de la droite. Sous prétexte de modernité, il
s’agit de franchir une nouvelle étape dans la construction d’une école
du tri social. Pour répondre aux défis de l’avenir, nous n’avons
pas besoin d’ « alléger » l’éducation de nos enfants, mais de la rendre
plus ambitieuse pour toutes et tous !
Contrôle continu, parcours individuels… On ne cherchera plus à avoir le bac, mais à monnayer un bac : à chaque lycée sa cote, à chaque bac sa valeur.
Les nouvelles épreuves envisagées privilégient plus que jamais les
codes d’expression des couches aisées. Comment le service public
d’éducation nationale pourra-t-il assurer la réussite de tous quand
partout on manque de temps, de moyens et d’enseignants ? On fait en ce
moment le compte des postes, des classes, des options supprimées. Des
pans entiers de formation sont abandonnés au privé par le biais de
l'apprentissage.
Particulariser chaque bac, c'est autoriser chaque
établissement à faire avec les moyens du bord, et sa formation, et sa
sélection. Pour les élèves, c'est, à chaque étape de la scolarité, un
tri injuste et anxiogène.
Et qu’on ne nous parle pas de « mérite » ! Il suffit de se pencher
sur les résultats des réformes précédentes - qui ont déjà introduit une
dose de contrôle continu au baccalauréat et individualisé les parcours -
pour constater que la sélection est sociale.
Dis moi quel est ton bac, je te dirais quelle société tu veux.
De la réforme du bac aux attaques contre le code du travail, Macron
et son gouvernement construisent une société de concurrence généralisée.
Privés de diplômes et de qualifications communes, soumis à la menace du
chômage, les salariés de demain seront isolés face au patronat. Chacun
pour soi et tous contre tous.
Nous avons besoin d’une école plus ambitieuse : une
scolarité obligatoire prolongée jusqu’au baccalauréat, structurée par
des disciplines cohérentes, valorisant et développant aussi bien la
culture scientifique que les cultures littéraires, artistiques,
sportives, techniques ou professionnelles, et préparant tous les élèves
aux études supérieures.
Nous avons besoin d’une école de l’égalité : un
grand service public national construisant une culture commune à tous
les citoyens de demain, et garantissant qu’une formation commune
débouche sur une qualification égale.
Nous avons besoin d’une école qui libère, non pas
les initiatives privées des marchands de réussite, mais les aspirations
de la jeunesse: une école au service de l'épanouissement personnel de
toutes et tous, d'une participation éclairée à la vie collective, d'une
maîtrise du travail permettant de mettre celui-ci au service de
l'intérêt commun.
Enfin, nous avons besoin d’un budget à la hauteur de ces ambitions : il est bien plus utile de recruter et de former des enseignants et des personnels de l’éducation que de supprimer l’ISF.
C'est ce projet que le PCF porte dans les luttes qui s’organisent
partout pour faire reculer le gouvernement et battre en brèche ses
réformes réactionnaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire