Comme l’avait annoncé la ministre de la Santé, Agnès Buzin,
l’obligation vaccinale a été étendue de trois à onze vaccins pour tous
les enfants nés après le 1er janvier 2018. La loi de financement de la Sécurité sociale 2018 précise que cette obligation « pourra être levée lorsque les couvertures vaccinales appropriées seront atteintes [soit 95 % de la population, en général] et que la levée de l’obligation ne risquera pas d’entraîner une baisse des vaccinations. »
Selon les sondages, cette mesure susciterait l’hostilité (ou, du moins, la méfiance) de nombreux soignants et de près de la moitié de la population. Pourquoi ? Et est-ce justifié ?
Les professionnels de santé eux-mêmes sont loin de tous soutenir l’obligation. Par exemple, un communiqué du Conseil national des Généralistes Enseignants la qualifie de « réponse simpliste et inadaptée. Imposer l’obligation ne va pas avec l’évolution de la relation médecin-patient ». Le Syndicat des Jeunes Médecins Généralistes ajoute que « la médecine paternaliste n’a plus cours aujourd’hui », en rappelant que le consentement libre du patient dans sa relation avec le soignant est de facto remis en cause. Ces arguments sont tout à fait valables.
Au-delà de ces questions, les multiples conflits d’intérêts entre l’industrie pharmaceutique et les autorités de santé ont cristallisé la défiance d’une bonne partie de la population. La commande inutile et coûteuse de millions de doses du vaccin antigrippe par la ministre Bachelot, en 2009 ; le scandale du Médiator en 2012 ; la récente affaire du Levothyrox : ces quelques exemples (parmi d’autres) ont montré que la santé n’est jamais réellement au centre de l’attention des décideurs politiques et industriels. Leur priorité, c’est le profit.
La vaccination n’y échappe pas. Du point de vue de l’Etat capitaliste, c’est tout bénef : il se positionne comme défenseur de « la science contre la croyance » et fait des économies – austérité oblige – en évitant la prise en charge (souvent très coûteuse) des pathologies couvertes par les vaccins. Quant à l’industrie pharmaceutique, elle ne crache jamais dans la soupe. Même si les vaccins ne sont pas sa source de profits la plus importante, ce secteur d’investissement est en croissance car il permet des marges de profit très importantes. Ainsi, le chiffre d’affaires mondial des vaccins est passé de 5 milliards de dollars en 2000 à près de 24 milliards en 2015.
Il faut donc s’attaquer à la racine du problème : au système économique et social. Pour commencer, il faut enlever l’industrie pharmaceutique des mains du secteur privé. Elle doit être nationalisée et placée sous le contrôle des salariés et des usagers. Cela posera les bases d’un débat plus clair sur les vaccins. Pour le reste, seule une société socialiste permettra d’améliorer les conditions sanitaires et sociales de l’ensemble de la population.
Selon les sondages, cette mesure susciterait l’hostilité (ou, du moins, la méfiance) de nombreux soignants et de près de la moitié de la population. Pourquoi ? Et est-ce justifié ?
Problèmes de fond
La formule journalistique d’un conflit entre les « pro-vaccins » et les « anti-vaccins » est une description simpliste qui ne convient qu’au gouvernement et aux multinationales pharmaceutiques. La mesure introduite par la ministre Agnès Buzin fait réagir en premier lieu sur le caractère obligatoire de la vaccination.Les professionnels de santé eux-mêmes sont loin de tous soutenir l’obligation. Par exemple, un communiqué du Conseil national des Généralistes Enseignants la qualifie de « réponse simpliste et inadaptée. Imposer l’obligation ne va pas avec l’évolution de la relation médecin-patient ». Le Syndicat des Jeunes Médecins Généralistes ajoute que « la médecine paternaliste n’a plus cours aujourd’hui », en rappelant que le consentement libre du patient dans sa relation avec le soignant est de facto remis en cause. Ces arguments sont tout à fait valables.
Au-delà de ces questions, les multiples conflits d’intérêts entre l’industrie pharmaceutique et les autorités de santé ont cristallisé la défiance d’une bonne partie de la population. La commande inutile et coûteuse de millions de doses du vaccin antigrippe par la ministre Bachelot, en 2009 ; le scandale du Médiator en 2012 ; la récente affaire du Levothyrox : ces quelques exemples (parmi d’autres) ont montré que la santé n’est jamais réellement au centre de l’attention des décideurs politiques et industriels. Leur priorité, c’est le profit.
La vaccination n’y échappe pas. Du point de vue de l’Etat capitaliste, c’est tout bénef : il se positionne comme défenseur de « la science contre la croyance » et fait des économies – austérité oblige – en évitant la prise en charge (souvent très coûteuse) des pathologies couvertes par les vaccins. Quant à l’industrie pharmaceutique, elle ne crache jamais dans la soupe. Même si les vaccins ne sont pas sa source de profits la plus importante, ce secteur d’investissement est en croissance car il permet des marges de profit très importantes. Ainsi, le chiffre d’affaires mondial des vaccins est passé de 5 milliards de dollars en 2000 à près de 24 milliards en 2015.
La santé et le profit ne font pas bon ménage
La France Insoumise propose la mise en place d’un pôle public du médicament comprenant les vaccins. C’est une bonne idée. Mais tant qu’ils sont fabriqués pour faire du profit, il n’est pas possible de soumettre les produits de santé à une transparence et un contrôle réels, efficaces. Le capitalisme en crise ne fait qu’instrumentaliser la médecine scientifique moderne pour en extraire de la plus-value. Et on sait bien que la vaccination obligatoire n’empêchera pas la santé publique de se dégrader, sous le capitalisme en crise.Il faut donc s’attaquer à la racine du problème : au système économique et social. Pour commencer, il faut enlever l’industrie pharmaceutique des mains du secteur privé. Elle doit être nationalisée et placée sous le contrôle des salariés et des usagers. Cela posera les bases d’un débat plus clair sur les vaccins. Pour le reste, seule une société socialiste permettra d’améliorer les conditions sanitaires et sociales de l’ensemble de la population.
Sébastien Vergan (interne en médecine générale)
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