Une maternité ambulante, en partenariat avec l’Unicef, dans l’état du Madhyia Pradesh au centre de l’Inde. Vivek Prakash/Reuters
Plus de 2,5 millions de nourrissons meurent chaque année, selon l’Unicef.
C’est
un fléau mondial méconnu. Alors que le taux de mortalité des enfants de
moins de 5 ans a spectaculairement baissé au cours des vingt-cinq
dernières années (moins 62 % entre 1990 et 2016), celui des bébés de
moins de 1 mois reste alarmant. C’est ce que montre un rapport de
l’Unicef, l’agence onusienne dédiée à l’enfance, dévoilé aujourd’hui.
Selon ce document intitulé « L’urgence de mettre fin à la
mortalité néonatale », 7 000 nourrissons décèdent chaque jour dans le
monde. Des morts évitables dans 80 % des cas, assurent les auteurs de
cette enquête. « Nous manquons à l’évidence à nos devoirs envers les
bébés les plus pauvres », affirme Henrietta H. Fore, directrice générale
de l’Unicef. « Chaque année, 2,6 millions de nouveau-nés dans le monde
ne survivent pas à leur premier mois de vie. Un million d’entre eux
meurent le jour de leur naissance », ajoute-t-elle. À ces chiffres, il
faut aussi ajouter 2,5 millions de bébés mort-nés. La proportion des
décès des moins de 1 moins chez les enfants morts avant 5 ans ne cesse
de grandir. Cela représente aujourd’hui un tiers du total.
Les naissances prématurées, les complications pendant
l’accouchement et des infections telles que la pneumonie et la
septicémie sont responsables de la majorité des décès. En préambule du
rapport, les auteurs évoquent ces accouchements sans électricité
réalisés par des sages-femmes à la lumière d’un téléphone portable
qu’elles sont obligées de tenir entre leurs dents. « Mettre des centres
de santé propres et fonctionnels, équipés d’eau, de savon et
d’électricité à la portée de chaque mère et de chaque enfant » est une
priorité pour l’Unicef. « Nous savons qu’il est possible de sauver la
grande majorité de ces bébés en offrant des soins de santé abordables et
de qualité à chaque mère et chaque nouveau-né », insiste Henrietta H.
Fore.
Le recrutement de sages-femmes et d’agents de santé
qualifiés est une autre urgence. « Si l’on dénombre 218 médecins,
infirmières et sages-femmes pour 10 000 personnes en Norvège, ce ratio
tombe à 1 pour 10 000 en Somalie », constate l’Unicef. C’est au Pakistan
que le taux de mortalité néonatale est le plus élevé (1 pour 22) et au
Japon qu’il est le plus faible (1 pour 1 111). Le taux moyen est de 27
pour 1 000 dans les pays pauvres, contre 3 pour 1 000 dans les États
riches. « Les bébés nés dans les pays les plus sûrs ont jusqu’à 50 fois
moins de risques de mourir au cours du premier mois de leur vie »,
s’indigne l’Unicef.
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