Le
PCF veut « montrer qu’il y a dans les mobilisations en cours des
propositions qui peuvent unir très largement les forces syndicales,
politiques et associatives ». Julien Jaulin/hanslucas
États
généraux. Étudiants, syndicalistes, salariés des Ehpad ou d’Alstom… le
Parti communiste invite samedi ceux qui luttent aux états généraux du
progrès social qu’il organise en Île-de-France. L’objectif ? « Créer un
mouvement de riposte à Macron ».
Entre
les maisons de retraite mardi et l’université ce jeudi – sans compter
les mobilisations dans les hôpitaux, les prisons ou encore les actions
de solidarité avec les migrants –, les luttes contre les projets
gouvernementaux se sont multipliées ces derniers jours. Ces combats se
retrouveront-ils samedi à l’occasion des états généraux du progrès
social, organisés en Île-de-France par le PCF ? C’est l’ambition
qu’affichent leurs organisateurs. « Des mobilisations se développent un
peu partout dans le pays pour une tout autre politique, c’est vrai avec
Alstom, parcoursup, les services publics… L’objectif des états généraux
est de leur donner de la visibilité, de leur permettre de converger pour
créer un mouvement de riposte à Macron », explique Igor Zamichiei,
responsable de la fédération de Paris du PCF et coordinateur de cette
initiative avec Isabelle de Almeida. « Nous voulons que les actrices et
acteurs des luttes en cours puissent y porter leurs colères, leur
témoignage, leurs expériences », ajoute la présidente du Conseil
national du PCF.
Des acteurs des luttes venus d’« une soixantaine de départements »
Le profil des participants attendus comme celui des
intervenants annoncés pour les ateliers thématiques de la matinée (voir
encadré) est à l’image de toutes ces luttes. Et l’actualité convainc
chacun de la nécessité de ce genre de débat. « L’industrie revient sur
le devant de la scène par les situations que vivent les salariés avec
les fermetures d’entreprises mais aussi parce que c’est à nouveau un
sujet de préoccupation. Il faut qu’on pèse pour que ce débat revienne de
bonne façon », estime Marie-Claire Cailletaud, responsable de
l’industrie à la CGT, qui participe à un atelier dédié au sujet.
Également invité, Florent Gueguen, directeur de la Fédération des
acteurs de la solidarité (Fnars), a volontiers confirmé sa présence :
« Nous, les associations de lutte contre l’exclusion, nous avons été
frappés par la brutalité de la politique mise en œuvre depuis cet été
avec la suppression des contrats aidés, la baisse des crédits au
logement social, la répression à l’égard des migrants. Nous pensons
qu’il faut créer des convergences avec les organisations de gauche pour
faire front face à une politique très brutale à l’égard des plus
démunis. »
Ces états généraux ne se limitent pas cependant à la seule
journée de samedi ou aux personnalités et acteurs des luttes venus
« d’une soixantaine de départements » qui y participeront. La démarche
est engagée depuis octobre dernier et a donné lieu à de multiples
rencontres locales. « Et, promet-on au PCF, ce week-end n’est qu’une
étape. » À l’instar des états généraux locaux de la santé organisés à
Marseille la semaine prochaine avec des professionnels du secteur, des
syndicalistes, des salariés des Ehpad en lutte. Des cahiers du progrès
social – sorte de cahiers de doléances du XXIe siècle – ont également
circulé ces derniers mois et une synthèse des propositions qu’ils
recèlent est annoncée.
C’est l’autre objectif de la rencontre de samedi :
« montrer qu’il y a dans ces mobilisations des propositions qui peuvent
unir très largement, dans le respect du rôle de chacun, les forces
syndicales, politiques et associatives, qui portent une alternative
crédible à la politique d’Emmanuel Macron », résume Igor Zamichiei. Des
solutions, ceux qui se battent au quotidien en ont en effet plein les
poches. « Depuis deux ans, on travaille sur la question de l’emploi
digne avec 40 propositions choisies par les jeunes et avec une pétition
pour le droit à choisir librement son avenir », confirme Lola Mehl, la
présidente de la JOC. « Nous avons élaboré un contre-plan au projet
Macron d’attaque sur les HLM et de précarisation des locataires, avec
des solutions pour résoudre la crise du logement », abonde aussi Eddie
Jacquemart, le président de la CNL. Face à l’offensive macroniste, pour
ce militant, pas de doute, l’unité est nécessaire. « Ce gouvernement va
très vite, très loin, avec un bombardement généralisé de tout le secteur
social. Il faut que les progressistes agissent ensemble pour défendre
le modèle social français. »
À l’issue de cette « première étape », un appel est
envisagé pour interpeller d’un côté « le gouvernement sur les
conséquences gravissimes de sa politique » et de l’autre « les citoyens,
les forces politiques de gauche, syndicales et associatives ».
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