mercredi 28 février 2018

La SNCF, nouvelle victime des ordonnances Macron

Le gouvernement dérégule en se passant du débat démocratique. Il prend goût aux coups de force.
Dégoupillée par le rapport Spinetta, la grenade de l’exécutif a été lancée hier contre la SNCF. Flanqué d’Élisabeth Borne, ministre des Transports, le premier ministre a détaillé le contenu et la méthode retenus par le gouvernement pour réformer – à nouveau – l’entreprise publique. Et c’est une nouvelle fois la méthode des ordonnances qui est mise sur la table, au mépris du débat parlementaire et des alertes lancées par les syndicats de cheminots, qui pressentaient le passage en force. Le gouvernement veut aller vite et finaliser sa réforme « avant l’été », a annoncé Édouard Philippe. Mi-mars, le gouvernement mettra sur la table du Conseil des ministres un projet de loi d’habilitation. Mais en engageant en parallèle une série de « concertations » avec les acteurs du secteur, l’exécutif laisse la porte ouverte à une modification du périmètre des ordonnances. Des « disposi tions législatives » pourront ainsi directement être votées si de la concertation émerge le consensus. Dans le cas contraire, « si les sujets s’enlisent » dans l’« obstruction » ou les « rapports de forces verrouillés » sur une base « idéologique », le gouvernement « prendra ses responsabilités à travers les ordonnances », a lancé Édouard Philippe. Une menace à peine voilée en direction des syndicats, qui se voient renvoyer sans vergogne la responsabilité du coup de force gouvernemental. Lire la suite

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