Tombé de rideau pour Habitat. Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a placé jeudi le groupe d’ameublement en liquidation judiciaire en raison de ses graves difficultés financières. 383 salariés vont rester sur le carreau. Dans sa décision, le tribunal rappelle qu’il « ressortait du rapport de l’administrateur judiciaire qu’il n’existe aucune possibilité d’élaboration d’un plan de redressement » et que la situation était « irrémédiablement compromise » notamment « en raison de l’absence de trésorerie et de l’impossibilité d’utiliser la marque ».
L’enseigne fondée en 1964 par le designer britannique Terence Conran avec l’objectif de proposer des meubles et des objets de décoration à prix abordables, qui compte 25 magasins en France, « ne réalise plus de chiffre d’affaires, les magasins sont fermés », est-il précisé dans le jugement. « Je suis abattu. C’est vraiment amer cette fin d’année », a confié à l’AFP Youcef Toumert, cadre salarié et membre CGT du CSE.
« Le PDG peut remercier Macron et son gouvernement »
Concernant la gestion d’Habitat, « le CSE a fait un signalement au procureur de la République » avant un probable dépôt de plainte, a déclaré Maître Damien Condemine, l’avocat du CSE. De son côté, Thierry Le Guénic, le repreneur du groupe en 2020, a admis, dans un euphémisme, ne pas avoir « réussi à relever ce challenge, tout comme les précédents actionnaires ».
Pour la CGT Commerce, « le PDG, déjà impliqué dans des situations similaires au sein d’autres entreprises et potentiellement en mesure de recommencer demain, peut remercier Macron et son gouvernement », rappelant que cette catastrophe sociale est une des « conséquences désastreuses des lois en vigueur, permettant des montages financiers destructeurs pour l’emploi mais protecteurs du capital ». Une collecte de soutien financier est organisée par la Fédération du Commerce « pour venir en aide à ces travailleuses et travailleurs qui sont désormais sans salaire depuis deux mois ».
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