mercredi 31 janvier 2024

Grenoble. La répression ne faiblit pas en Iran


 

Samedi 27 janvier, rue Félix Poulat à Grenoble, des militants se sont retrouvés pour dénoncer publiquement l’exécution récente de deux Iraniens et la répression sanguinaire qui s’abat sur le peuple iranien.

Une militante iranienne a prononcé la déclaration que l’on trouvera ci-après :

Le régime islamique en Iran a une fois de plus exécuté de manière brutale et inhumaine deux citoyens iraniens, Mohammad Ghobadlou, âgé de seulement 23 ans, et Farhad Salimi, âgé de 47 ans. Malgré l’annulation de leurs peines par la Cour suprême, ces vies précieuses ont été sacrifiées sur l’autel de la corruption et de la criminalité de juges sans scrupules. Ces bourreaux, indifférents aux conséquences dévastatrices de leur injustice flagrante, ont préféré verser le sang innocent pour soutenir leur régime détestable.
Ce n’est pas un incident isolé et ce ne sera pas le dernier tant que le monde restera silencieux. Depuis sa création, ce régime a marqué son existence honteuse par des exécutions publiques, commençant sur les toits de l’école Refah et les exécutions de masse pendant les années 1980, envoyant des milliers de vies à la potence. À maintes reprises, la communauté mondiale a été témoin des soulèvements courageux du peuple iranien, luttant pour la justice et la libération de l’emprise de la tyrannie religieuse. Dans le dernier chapitre de cette lutte, le monde a entendu notre cri au nom de la Femme, de la Vie et de la Liberté. Pourtant, à chaque fois, face à la volonté collective des Iraniens, la réponse internationale a été celle de la passivité et de la complicité avec les bourreaux, amenant les Iraniens à se demander si les droits de l’homme ne sont qu’un outil manipulateur et politique pour les gouvernements.

Le peuple d’Iran, cependant, refusent de supporter cette situation plus longtemps. Actuellement, des femmes courageuses emprisonnées dans la prison d’Evin à Téhéran, leaders dans la quête de justice, ont utilisé leurs dernières ressources dans une grève de la faim. Elles protestent contre l’exécution de leurs concitoyens et toutes les formes de meurtre sanctionnées par l’État. Des femmes et des hommes intègres, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la prison, ont rejoint cette action collective. Le monde doit entendre cette voix retentissante, et nous nous engageons à nous assurer qu’elle parvienne aux oreilles des politiciens et des citoyens du monde entier.

Que demandons-nous ?

1. Nous appelons les gouvernements du monde entier à exercer une pression sur le régime pour qu’il mette immédiatement fin à ces condamnations à mort inhumaines et injustes en Iran, en commençant par l’expulsion de leurs ambassadeurs et associés.

3. Nous exigeons que les dirigeants mondiaux imposent des sanctions à Ali Khamenei, Ebrahim Raisi, Gholamhossein Mohseni Ejei et aux juges responsables de ces condamnations à mort, ainsi qu’à d’autres auteurs de violations des droits de l’homme en Iran, et qu’ils leur interdisent, ainsi qu’à leurs proches, d’entrer dans les pays libres.

4. Nous pétitionnons l’Union européenne et tous les États démocratiques pour qu’ils désignent le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme une organisation terroriste, reflétant sa véritable nature.

5. En tant que Mme Al Nashif, la haute commissaire des Nations unies aux droits de l’homme se prépare à sa visite en Iran, nous l’implorons soit d’annuler ce voyage, soit de l’utiliser comme une occasion de se tenir aux côtés des femmes courageuses d’Iran en rejetant le port obligatoire du hijab. Plutôt que de dialoguer avec les responsables du régime, nous l’exhortons à visiter les prisons iraniennes et à écouter les voix des prisonniers de conscience.

Nous, les militants civils en dehors de l’Iran, exprimons notre solidarité et notre empathie les plus profondes envers les familles en deuil, en particulier celles de Mohammad Ghobadlou et Farhad Salimi. Nous réaffirmons notre engagement indéfectible à lutter contre l’injustice. Nous exprimons notre soutien aux femmes courageuses et consciencieuses de la prison d’Evin et à tous les militants participant à la grève de la faim, promettant de persister jusqu’à ce que les auteurs et les commandants de ces atrocités soient traduits en justice, que la chute du régime soit réalisée et que la liberté et la démocratie soient établies en Iran.

Nous n’oublierons jamais ni ne pardonnerons à ceux qui ont tué les enfants d’Iran.

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