La manifestation a emprunté le quai Saint-Laurent.
Dimanche 14 janvier, environ 1500 manifestants ont défilé depuis la place Victor Hugo pour exiger le retrait de la loi immigration jugée « indigne, inhumaine et sans effet sur les migrations ».
Cette manifestation précédait la journée nationale du 21 janvier à l’appel de 200 personnalités et organisations. Elle était organisée par le Collectif migrants en Isère , la Cisem, des syndicats et partis politiques.
Le collectif Migrants en Isère, qui rassemble 22 associations du département, s’est indigné de l’arrestation simultanée des livreurs de repas à vélo dans quatre villes d’Isère le 27 décembre, dont Grenoble avec le bouclage de la place Victor Hugo par la police et le placement en garde à vue de dix livreurs, libérés par la suite avec remise d’OQTF (obligation de quitter le territoire français) ou d’IRTF (interdiction de retour sur le territoire français).
Dans l’appel à manifester dimanche, le collectif faisait référence à cet événement : «Nous sommes des travailleurs, pas des délinquants ! » ont-ils répété lors de la conférence de presse du 29 décembre, encore sous le choc. La loi Immigration prévoit de limiter fortement l’accès au travail alors que de nombreux employeurs réclament la régularisation de tous ces travailleurs qui sont les « premiers de corvée ». En réalité, l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte à l’Etat et contribue à la richesse humaine et culturelle de la France. Les migrant.e.s apportent à nos sociétés leurs compétences, leur combativité, leur détermination à travailler et à s’intégrer. »
Extrait de la tribune de l’Institut convergences migrations (CNRS) du 20 décembre 2023 :
• Non, la France n’est pas « submergée » par une immigration « hors contrôle », elle connaît une progression d’un rythme plus modéré que la plupart des pays voisins, et loin des niveaux observés dans les pays du Sud.
• Non, nous n’avons pas « le modèle social le plus généreux d’Europe qui fait de la France la destination privilégiée pour les migrants ». La répartition des migrants et des réfugiés à travers l’Europe n’a aucun lien avec la générosité de la protection sociale : l’« appel d’air » est un mythe jamais démontré.
• Non, la surenchère dans la « fermeté » n’a jamais réussi à réduire les « flux d’entrée », elle crée un effet de nasse en bloquant les va-et-vient entre pays d’origine et pays de destination.
• Non, les immigrés ne prennent pas le travail des Français, ils accomplissent des tâches indispensables au fonctionnement de l’économie et de la vie sociale, comme l’a démontré le rôle qu’ils ont joué pendant la pandémie et encore aujourd’hui dans l’organisation des Jeux olympiques.
• Non, enfin, la population française n’est pas systématiquement hostile à l’immigration pour peu qu’on lui pose des questions circonstanciées dans des enquêtes et des observations menées avec la rigueur nécessaire.
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