Les faits, ils s’en moquent. Tout est bon pour s’en prendre à la gauche, peu importe le coût en dignité. En ont-ils encore une d’ailleurs ?
« Je n’ai pas menti, c’est la réalité qui m’a donné tort. »
Amélie Oudéa-Castéra
Ce mardi 23 janvier a été une masterclass de la part des macronistes. Et on ne va même pas vous parler de la ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castera ! Qu’on lui donne la légion d’honneur tant elle nous régale celle-là.
Quatre petits exemples, voilà tout ce que l’on va vous donner à lire ici. Quatre déclarations qui en disent long sur la doctrine macroniste et son rapport à la réalité.
À l’Assemblée nationale, c’était jour de questions au gouvernement. La députée insoumise Mathilde Hignet interroge le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, concernant la mobilisation actuelle des agriculteurs. Réponse de l’intéressé, d’un ton méprisant et invectivant : « Allez sur le terrain, écoutez-les ». Le ministre – auquel les agriculteurs demandent des comptes, ne l’oublions pas – se place en porte-parole des agriculteurs, en défenseur de leur dignité, alors qu’il s’adresse à… une ouvrière-agricole, fille et petite-fille d’agriculteurs.
L’établissement Stanislas, au cœur de la polémique depuis que l’on a appris que la ministre de l’Éducation y scolarise ses enfants, a lui aussi été l’objet d’une question au gouvernement, le député LFI Paul Vannier demandant quand le gouvernement compte « casser le contrat d’association » avec cet établissement qu’il qualifie de « séparatiste », s’étonnant des passe-droits dont il bénéficie, concernant ParcourSup, contrairement aux établissements publics, ou encore du traitement de faveur auquel n’ pas eu droit l’établissement musulman de Lille Averroes. C’est Prisca Thévenot, porte-parole de l’exécutif, qui s’est chargée de la réponse : « Vous n’aimez pas, dans sa globalité, l’école privée […] Vous êtes en train de faire une différence entre les enfants, alors qu’ensemble, ici, nous devrions être réunis pour travailler à l’excellence, pour nos enfants et notre République ».
Une merveille de communication macroniste, là encore. Accuser les défenseurs de l’école publique de « faire une différence entre les enfants » à l’heure des révélations sur Stanislas, sa ségrégation sociale et ses classes non-mixtes ! L’hôpital, la charité, tout ça…
Sur Twitter, alors qu’on apprend que le président LR du Sénat, Gérard Larcher, ne souhaite pas voir inscrit dans la Constitution la liberté pour une femme d’avoir recours à une IVG, Manuel Bompard répond « Ferme ta gueule ». Cette insulte n’étant rien d’autre qu’une citation du même Larcher s’adressant à Jean-Luc mélenchon. Et voilà ce qu’en dit maintenant la députée macroniste Nadia Hai :
Faut-il croire que Nadia Hai n’a pas la réf’ ? Son inculture ne serait pas une surprise, rappelons qu’elle déclarait devant les caméras que la loi Immigration avait été « offerte sur un plateau d’argent » à l’extrême droite… Sans voir en quoi une telle déclaration était problématique. Aussi, oui, Nadia Hai n’a peut-être pas compris la citation de Manuel Bompard. Mais depuis le temps, on lui aurait dit et elle aurait supprimé son tweet. Non ? C’est donc que l’autre option est aussi envisageable : elle sait que Manuel Bompard n’insulte pas le président du Sénat réellement, mais elle détourne les yeux et fait comme si. Qu’est-ce qui est le plus grave ?
Un dernier exemple des dérives macronistes pour la route – il y en a d’autres, mais cet article n’est pas une encyclopédie. Le 21 janvier, le député Louis Boyard postait un long message sur les réseaux sociaux, déplorant le silence des journalistes, des députés de la majorité ou de la présidente de l’Assemblée nationale, après la publication d’une vidéo de son agression (filmée par l’agresseur en personne !). On y voit le député garder son sang froid face à un homme qui l’agresse, le menace, l’insulte. Louis Boyard s’étonne que lorsqu’il était arrivé la même chose à Éric Zemmour en 2020, les réactions furent nombreuses – jusqu’à un appel téléphonique d’Emmanuel Macron. Mais visiblement, voir un insoumis se faire agresser est une vidéo-gag pour un macroniste, comme Rémi Kasprzyk, qui fut candidat-suppléant aux législatives :
À noter que, dans ces quatre situations, ce sont des membres de La France insoumise qui sont attaqués par la Macronie. Loin d’être anecdotique, en témoigne l’article de Mediapart sur les sanctions de Yaël Braun-Pivet, qui montre l’obsession de la présidente de l’Assemblée à sévir contre LFI tout en ménageant les autres groupes politiques.
Mais la haine justifie-t-elle que l’on falsifie la réalité ? Que l’on se moque de tout et de tout le monde ? Que l’on se donne le beau rôle ? Que l’on s’invente une vie ? Et si la vraie question concernant la Macronie, c’était la suivante : la réalité leur a-t-elle déjà donné raison ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire