jeudi 4 janvier 2024

Deux mois après un épisode pluvieux d’une ampleur historique, les habitants du nord de la France sont de nouveaux confrontés au calvaire des crues et des inondations. Les Hauts-de-France ont été classés par Météo France en vigilance rouge mercredi 3 janvier et une cinquantaine d’habitants du Pas-de-Calais ont dû être évacués dans des abris, mardi dans la soirée.

Comme un jour sans fin. Deux mois après des pluies historiques, en lien avec les tempêtes Ciaran et Domingo, les habitants du Pas-de-Calais sont de nouveau confrontés à d’importantes averses et à des crues exceptionnelles du fleuve côtier Aa (traversant Saint-Omer), classé en vigilance rouge dans le dernier bulletin de Météo France. Une cinquantaine de personnes a d’ores et déjà dû être évacuée dans la nuit de mardi à mercredi dans des abris d’urgence. Le département pourrait enregistrer près de 100 millimètres de pluies cumulées en six jours, entre samedi dernier et jeudi prochain, selon son préfet, Jacques Billant.

« Dans le Pas-de-Calais, une crue exceptionnelle est en cours sur l’Aa, les niveaux sont ce matin stabilisés mais une reprise est envisageable dans la journée compte tenu des précipitations à venir », sur des sols saturés, selon les informations délivrées aux premières heures du jour, ce mercredi 3 janvier, par l’organisme Vigicrues.

Le dispositif de secours annoncé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est évocateur de l’ampleur de cette nouvelle menace : 120 nouveaux sapeurs-pompiers et des militaires de la sécurité civile ont ainsi été mobilisés pour y faire face.

La crainte d’un nouveau scénario catastrophique

La région des Hauts-de-France a été classée par Météo France en vigilance rouge pour risques de crues et en vigilance orange pour risques de pluies et d’inondations.

Au-delà du Pas-de-Calais, plusieurs autres départements sont particulièrement menacés par ce nouvel épisode pluvieux, dont l’Aisne, les Ardennes, la Meuse, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, le Nord et le Finistère, la Loire-Atlantique, où les inondations ont conduit à l’évacuation d’une vingtaine de personnes.

Selon l’AFP, le président de la République, Emmanuel Macron, aurait eu des échanges téléphoniques avec des maires des communes touchées, dont celui de Saint-Omer, pour les assurer du soutien de l’État. En attendant, les habitants, dont certains sont encore durement éprouvés par les conséquences des précédentes intempéries, vivent avec la peur de voir se reproduire le scénario catastrophique de novembre.

François Decoster, le maire de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, interrogé par BFM TV, évoque en tout cas un sentiment de « déjà-vu » et redoute que « le pire » soit encore « à venir ».

L’hydrogéologue Jamal El Khattabi avait alerté, en novembre dernier, dans les colonnes de l’Humanité sur les risques de voir ces phénomènes extrêmes se multiplier, en raison du dérèglement climatique, et avait appelé à retenir les leçons de cette catastrophe naturelle.

 

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