L’attaque lancée par Israël contre un immeuble dans la banlieue de Beyrouth, fief du Hezbollah, tuant dans la soirée du 2 janvier le numéro deux du Hamas, Salah Al-Arouri, et six autres membres de l’organisation islamique, ravivent les craintes d’un embrasement dans la région. Le discours du chef du Hezbollah prévu ce mercredi soir sera scruté de près.
« Nous sommes hautement préparés pour tout scénario ». Une réaction succincte qui n’en laisse pas moins présager le pire. Ces quelques mots du porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, après l’assassinat attribué à Israël du numéro deux du Hamas, Saleh Al-Arouri et de six autres cadres de l’organisation islamique, tués dans une attaque de drone contre leur immeuble, le 2 janvier, dans la banlieue de Beyrouth, au cœur du fief du Hezbollah, marquent un saut dans l’inconnu et renforcent la menace d’un embrasement dans la région.
« Un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent en martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation ne sera jamais vaincu », a réagi Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, en dénonçant « une violation de la souveraineté du Liban » et une « expansion » de la guerre en cours dans la bande de Gaza.
« Grave agression contre le Liban »
Le spectre d’une expansion de la guerre est bien dans tous les esprits. La communauté internationale, depuis le début des représailles aveugles lancées par Israël contre Gaza, après l’attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre 2023, observe avec inquiétude les réactions de l’Iran et du Hezbollah, soutiens de l’organisation islamique palestinienne.
Alors que, depuis plusieurs semaines, des incidents se multiplient à la frontière israélo-libanaise, le Hezbollah a dénoncé, dès mardi soir, une « grave agression contre le Liban » et prévenu que « l’assassinat de Saleh al-Arouri… ne restera pas sans riposte ou impuni ». Signe de la gravité du moment : le secrétaire général de l’organisation chiite, Hassan Nasrallah, s’exprimera ce mercredi dans la soirée. Un discours qui sera scruté de près, alors que le Premier ministre libanais Najib Mikati a accusé Israël de « vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation ».
Une menace prise très au sérieux, notamment par Emmanuel Macron, qui a appelé Israël à « éviter toute attitude escalatoire notamment au Liban », lors d’un entretien avec le ministre israélien, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahou. Cette injonction aura-t-elle un poids quelconque ? On peut en douter, Israël étant jusqu’ici restée sourde aux multiples appels aux cessez-le-feu, alors que son Premier ministre Benyamin Netanyahou a affirmé à plusieurs reprises que la guerre serait sans limites dans la violence et dans la durée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire