mardi 13 février 2024

7 octobre : Aurore Bergé menace de couper les subventions aux associations féministes

Aurore Bergé, la ministre chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, a annoncé « passer au crible » les déclarations des associations féministes, quitte à supprimer les subventions de celles qui n’auraient pas affiché des positions claires sur les attaques du 7 octobre.

Aurore Bergé a déclaré la chasse aux sorcières ouverte contre les associations féministes. Au micro de Radio J, dimanche 11 février, la ministre chargée de l’Égalité entre les hommes et les femmes a indiqué que le gouvernement passait au crible les associations féministes, et qu’à « la moindre ambiguïté » concernant les crimes du Hamas perpétrés depuis le 7 octobre, les subventions de l’État pourraient sauter.

La demande a été faite « cette semaine » à l’administration pour un retour attendu « dans les jours qui viennent ». « Être féministe c’est dire les choses, être féministe c’est soutenir les femmes qui ont été mutilées le 7 octobre », a-t-elle assené au micro de Frédéric Haziza, présentateur phare de Radio J accusé d’agression sexuelle.

« Crachat au visage »

Après l’attaque du 7 octobre, les collectifs féministes avaient été pointés du doigt à multiples reprises pour leur prétendu silence quant au sort des femmes israéliennes, dont les témoignages n’ont commencé à émerger que fin octobre. L’association Nous Toutes avait partagé son appui sur Instagram : « Nous apportons notre soutien à toustes les civil.es, victimes de la guerre, partout dans le monde. Nous pensons aux civil.es palestinien.nes et israélien.nes ».

Le 10 novembre, c’était au tour de la Fondation des femmes de remettre les choses au clair sur X : « La Fondation des femmes condamne sans réserve les crimes sexuels commis par le Hamas, à la suite des attaques terroristes du 7 octobre dernier, dont les témoignages commencent à émerger. Elle exprime sa solidarité la plus totale à l’égard des victimes et de leurs proches ».

Interrogé, le collectif Nous Toutes dénonce « des propos irresponsables du gouvernement », « un crachat au visage » et rappelle qu’ « il n’y a aucune ambiguïté. On croit à toutes les femmes. Nous sommes les premières à dénoncer toutes les violences faites aux femmes ».

« On y voit une instrumentalisation des crimes du Hamas pour éviter de prendre ses responsabilités dans le manque de moyen de la lutte contre les violences faites aux femmes », fustige Amy Bah, présidente de Nous Toutes Lille. « Aurore Bergé nous attaque sur deux fronts, avec l’idée que les féministes sont dangereuses car elles défendraient le terrorisme, et qu’elles coûtent cher à la société », poursuit la militante.

L’association ne touche pas de subventions de l’État, mais pour celles qui en bénéficient, « les conséquences seraient désastreuses », d’autant plus qu’elles « assurent des missions de service public. Plus d’hébergement d’urgence, des victimes de violence à l’abandon, même chose au niveau de la prévention… alors que l’État se défausse déjà sur les associations, rappelle-t-elle. C’est une façon de se déresponsabiliser face aux violences. »

 

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