Déclaration de la liste Reprenons la main en France et en Europe conduite par Léon Deffontaines
Il y a deux ans, le régime réactionnaire, autocratique et chauvin du président russe Vladimir Poutine envahissait l’Ukraine. Nous avions alors immédiatement condamné sans réserve cette violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et du droit international, que rien ne pouvait justifier. Depuis, les bombes ne cessent de s’abattre sur les villes ukrainiennes, faisant chaque jour davantage de victimes civiles. Des millions de réfugiés ont été contraints de fuir leur pays. Des villes et des civils russes sont également victimes de ce conflit abominable. Le coût humain en est effroyable. Cette guerre a des répercussions mondiales, accélérant la militarisation des rapports de force internationaux. La course aux armements est relancée. L’approvisionnement en céréales et en engrais de nombreux pays est instrumentalisé et menacé.
Après plus de 700 jours de guerre, l’évolution de la situation sur le terrain montre qu’en dépit de l’aide militaire massive ayant permis à l’Ukraine de se défendre, l’escalade de la guerre n’apporte de réponse ni à l’aspiration des Ukrainiens à vivre libres et en sécurité, ni à la nécessité de rétablir la paix dans cette partie de l’Europe. Une victoire russe peut ne pas être à exclure. Pire, les risques d’engrenage et de généralisation du conflit sont plus importants que jamais. Le chef d’état-major britannique et le chancelier allemand ont ces derniers jours déclaré qu’il fallait se préparer à une guerre européenne à brève échéance, ce qui revient à menacer une large partie de la jeunesse européenne de se voir prochainement fauchée sur les champs de bataille. De son côté, la Commission européenne, et son commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, pousse à l’instauration d’une économie de guerre, laquelle sert en retour de prétexte à un nouveau durcissement de l’austérité européenne. C’est dans ce contexte, et au prix de coupes claires dans les dépenses sociales et les investissements industriels ou écologiques pourtant si indispensables, que l’Allemagne a engagé son réarmement massif et que tous les pays de l’Union ont abdiqué de leur indépendance pour se rallier à l’agenda stratégique des États-Unis et de l’Otan, augmentant démentiellement leurs budgets militaires.
Ce qui explique que, après plus de 700 jours de guerre, l’Union Européenne n’ait pris aucune initiative pour prémunir notre continent d’un authentique désastre.
Ce bilan de la Commission d’Ursula Von der Leyen est terrible. Il devra être sanctionné le 9 juin prochain. Loin d’apporter la prospérité et la paix, la construction libérale de l’UE renforce la pauvreté et aggrave les risques de guerre.
Le gouvernement français a annoncé prendre la tête d’une « coalition artillerie pour l’Ukraine ». Mais l’urgence n’est pas à une coalition pour la guerre, mais à une coalition pour la paix ! L’enjeu est historique. C’est l’avenir même de l’Europe et de ses peuples qui est en cause ! Dernièrement, le Président français et le chancelier allemand ont, tous les deux, signé un accord militaire avec l’Ukraine prenant des engagements lourds de conséquences, sans aucun débat dans les parlements nationaux.
Il est donc urgent de sortir de l’engrenage du militarisme et d’agir en faveur d’un cessez-le-feu et d’une solution diplomatique négociée rétablissant le droit et la sécurité en Europe. La poursuite de l’aide pour que l’Ukraine se défende contre l’agression n’exonère pas d’une démarche politique pour mettre fin au conflit. La France, du fait de sa place au Conseil de sécurité, forte de sa dissuasion nucléaire et de son histoire singulières en Europe, a un rôle essentiel à jouer. Avec les pays de l’UE qui le souhaiteront elle doit prendre l’initiative de former une coalition internationale pour la paix, en toute indépendance de l’OTAN et des Etats-Unis.
La paix n’est pas une capitulation ; elle sera au contraire la défaite des fauteurs de guerre, au premier rang desquels se place le président russe que le pourrissement de la situation militaire en Ukraine renforce, voire lui donne des ambitions de victoire. A l’heure où même aux Etats-Unis l’avenir du soutien à l’Ukraine est incertain, il est temps que l’UE prenne une initiative diplomatique.
Des propositions de paix ont été formulées. Qu’elles soient examinées et débattues devant les citoyens et les citoyennes Elle doit se bâtir sur des principes forts : l’indépendance de l’Ukraine et le retrait des troupes russes ; la neutralité du pays sous garanties de la communauté internationale et de l’ONU ; l’ouverture sur ces bases d’un processus négocié restaurant la paix entre les peuples ukrainien et russe, entre tous les peuples d’Europe.
C’est d’un traité de sécurité collective respectant la souveraineté de chaque pays, fournissant un cadre commun pour une coopération entre Etats et instaurant une réelle autonomie stratégique en dehors de la domination de l’OTAN, dont l’Europe a le plus urgemment besoin. Il permettra de relancer les négociations pour un désarmement global et multilatéral en Europe et dans le monde, en premier lieu dans le domaine nucléaire. Ce traité sera donc placé au service de la sécurité de l’ensemble de ses membres.
Au lieu d’une guerre sans fin, choisissons la voie des solutions politiques.
La paix est le plus grand des combats, disait en son temps Jean Jaurès. Reprenons la main sur la sécurité européenne !
Soyons nombreux·ses le 24 fevrier lors des rassemblements organisés partout en France avec les forces de paix !
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