En première ligne dans l’aide aux personnes confrontées à la précarité, les Banques alimentaires (79 banques qui fournissent 5 700 associations et centres communaux d’action sociale) livrent une étude très préoccupante sur la dégradation de l’état de santé des publics qu’elles accueillent, de plus en plus nombreux, au sein de leurs permanences.
Présentés lundi 26 février au Salon international de l’agriculture à Paris, les chiffres du premier réseau alimentaire de France révèlent ainsi que le nombre de bénéficiaires a augmenté de près de 30 % en trois ans, soit 2,6 millions de personnes.
Parmi elles, une part croissante de jeunes (+19 % en cinq ans) et de travailleurs pauvres, 17 % des personnes accueillies ayant un emploi, dont une majorité en CDI mais avec un salaire inférieur au Smic. Au cœur de cette hausse et de cette extension de la précarité à d’autres pans de la population : la flambée des prix sur « des produits essentiels pour leur alimentation » (beurre +72 % ; lait demi-écrémé +40 % ; pâtes +30 % ; légumes frais +72 %) qui, selon les Banques alimentaires, a contribué à faire basculer dans la pauvreté des publics jusque-là épargnés.
Plus d’un tiers des personnes ne mangent que deux repas par jour
Conséquence directe de cette crise inflationniste inédite depuis trente ans : un nombre croissant de personnes malades en raison des restrictions alimentaires (plus d’un tiers des répondants ne mangent que deux repas par jour et pour 16 % l’aide alimentaire est la principale source d’approvisionnement pour les protéines, fruits, légumes et légumineuses).
Selon les Banques alimentaires, l’état de santé de personnes accueillies à l’aide alimentaire est moins bon que la moyenne nationale : 71 % des personnes déclarent au moins un problème de santé ; 25 % sont en surpoids ou obésité ; 16 % souffrent de diabète contre 5 % dans la population générale.
Réalisée dans le cadre des ateliers « Bons gestes & bonne assiette », programme de prévention santé à destination des personnes en situation de précarité alimentaire, cette étude menée avec le soutien méthodologique d’Action contre la Faim, a permis aux Banques alimentaires de recueillir les réponses de 140 personnes accueillies, qui ont accepté de répondre individuellement à un questionnaire.
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