Ce mercredi, lors d’un échange franc et cordial, une délégation de la Coordination Rurale s’est entretenue avec le Premier ministre français pour exposer ses revendications. Malheureusement, à l’issue des dernières annonces de ce dernier, le syndicat, par la voix de sa présidente Véronique Le Floc’h, juge que le compte n’y est pas !
C’est pourquoi il invite, ceux entrés en action plus tard, à reprendre des forces pour poursuivre le combat.
Le monde paysan va rester mobilisé dans la perspective du Salon de l’Agriculture et dans la plus grande vigilance vis-à-vis des avancées attendues au niveau national et européen.
Parmi les annonces du Premier ministre, certaines vont néanmoins dans le bon sens.
Dans la mobilisation, la Coordination Rurale a obtenu plusieurs victoires :
• De nombreuses revendications historiques de la CR ont été reprises : la simplification administrative sur les projets d’irrigation, le décret à venir sur les curages ou encore la fin des objectifs de réduction de 50 % de produits phytosanitaires figurant dans le Green Deal. Elle remarque aussi une avancée avec les clauses de sauvegarde pour certains produits importés d’Ukraine, sans toutefois aucune garantie quant à l’entrée de l’Ukraine en Europe.
• L’accord FNSEA-Gouvernement pour la création de l’impôt GNR est abandonné.
• Nous avions dit que nous irions jusqu’à Rungis, symboliquement et dans la dignité, nous l’avons fait.
De nombreux points doivent être satisfaits :
Les demandes d’une année blanche et de mise en place d’un PGE (Prêt Garanti par l’État) pour redonner de la trésorerie aux agriculteurs n’apparaissent pas dans les propositions. Les 2 milliards annoncés, fléchés vers la transmission, ne règlent pas l’attractivité du métier pourtant indispensable pour susciter des vocations. Sans prix rémunérateurs, qui voudra-t-on installer ?
Par ailleurs, les 150 millions d’euros pour l’élevage s’avèrent, pour la CR, dérisoire par rapport au nombre d’élevages même si ces budgets ne s’inscrivent en rien dans son ADN d’indépendance : des prix, pas des primes !
Le syndicat regrette encore qu’Egalim reste la seule solution pour ramener de la valeur dans les fermes. Pour lui, la traçabilité des flux financiers de l’industrie alimentaire, Coop comme privés, notamment à l’international, constituent une condition sine qua non au retour de vrais prix à la production… Le fait que ce ne soit pas le cas, démontre que ce sont eux les protégés !
S’agissant de l’exception agriculturelle, la CR la souhaite au-delà de la France, afin de soustraire les produits agricoles des accords de l’OMC et de ne plus voir d’accord de libre-échange impliquant l’agriculture. La souveraineté alimentaire prendrait alors du sens. Là encore, il s’agit d’un travail à moyen terme qu’elle veut désormais voir entamer !
Une révision immédiate de la PAC, sans attendre 2027, a tout aussi été éludée et ce, malgré les manifestations d’agriculteurs, dénonçant cette PAC intenable, partout en Europe. La CR espère que plusieurs États membres appuieront prochainement sa requête.
Concernant les dispositions fiscales pour les transmissions d’entreprises, la CR doit les étudier. Elle entend les compléter avec ses idées jusque là ignorées, pour aboutir à une vraie loi permettant le renouvellement des générations. Nous verrons si le délai fixé à avril prochain sera tenu !
La CR restera vigilante sur la concrétisation de ces promesses aux niveaux français et européen. Elle a rencontré aujourd’hui des députés de tous bords afin de faire valoir la parole des agriculteurs. Afficher leur soutien ne suffit plus, seuls leurs actes seront reconnus !
La Coordination Rurale est le seul syndicat à défendre véritablement et indépendamment les agriculteurs.
Elle s’est mobilisée avec force partout en France et même jusqu’au sein de Rungis. Pendant plusieurs jours, elle a fait entendre ses idées et ses solutions : celles du bon sens paysan ! Maintenant, elle requiert une réactivité des politiques pour enfin acter des solutions structurelles ! Sinon, la révolte sera terrible la prochaine fois.
Un point essentiel a été acquis par la Coordination Rurale : les Français ont pris conscience de la souffrance du monde agricole. Leur soutien a été déterminant. Le gouvernement doit maintenant agir vite et tenir ses engagements.
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