mercredi 31 juillet 2024

Duralex : l’avenir de « la Tour Eiffel de la verrerie » confié à la Scop créée par 150 salariés

Le tribunal de commerce d’Orléans a choisi, ce vendredi 26 juillet, l’offre de la coopérative portée par les salariés pour relancer la verrerie emblématique. La Scop soutenue par les collectivités territoriales promet qu’il n’y aura aucune casse sociale.

Le tribunal de commerce d’Orléans a rendu son verdict ce vendredi 26 juillet et c’est un grand ouf de soulagement pour les amateurs de verre français. L’avenir de Duralex, l’emblématique verrerie avec ses célèbres verres avec des nombres au fond, a été confié à ses propres salariés.

150 des 228 travailleurs de Duralex ont mis en place une offre de société coopérative de production (Scop) afin de racheter et relancer leur entreprise. Cette candidature, proposée pour sortir la société de la procédure judiciaire, a été préférée aux propositions d’un fonds d’investissement et d’une banque : l’une émanait d’une holding détenue par un couple de descendants de verriers normands, la SARL Tourres et Cie ; l’autre d’un fonds d’investissement qui prévoyait un carnage social (avec la préservation de 75 emplois seulement).

La nouvelle a été saluée avec enthousiasme par plusieurs acteurs du dossier. « On est soulagés pour l’ensemble des salariés de Duralex qui se sont battus », s’est félicité François Marciano, l’actuel directeur de l’usine, chaud partisan de la Scop. Le dirigeant en a profité pour remercier les collectivités locales qui avaient accordé leur soutien financier au plan de reprise. La métropole d’Orléans s’est déjà engagée à racheter le site, de 14 hectares, pour le louer ensuite à la Scop, ce qui représenterait un investissement de 5 à 8 millions d’euros.

De son côté, la région Centre-Val de Loire a assuré qu’elle était prête à monter au capital de la Scop. « Des salariés qui sont malmenés depuis de nombreuses années sont capables aujourd’hui de relever les manches et de proposer un projet, je trouve cela remarquable et courageux », affirmait il y a quelque temps à France Bleu son président, le socialiste François Bonneau.

« C’était maintenant ou jamais »

Considérée comme « la Tour Eiffel de la verrerie », Duralex s’était retrouvée dans une situation tumultueuse ces dernières années. En 2022, la verrerie s’est vue contrainte d’éteindre son four pendant 5 mois, incapable de tenir financièrement face à la flambée des prix de l’énergie conséquente à l’invasion russe de l’Ukraine. Sauvée par un prêt de l’État de 15 millions, Duralex a survécu à cette crise sans totalement s’en sortir. Un an après cet effort, l’ancienne PDG, Géraldine Fiacre, déclarait au quotidien régional La République du Centre que Duralex a « subi une forte chute de la consommation ».

La verrerie s’engage donc sur un nouveau chemin avec une reprise en Scop. Suliman El Moussaoui, délégué syndical de la CFDT Duralex à l’origine du projet, expliquait à l’Humanité que « c’était maintenant ou jamais » pour beaucoup de travailleurs de l’usine, qui espéraient voir la société prendre un nouveau cap. « On va quand même dans l’inconnu et ça fait peur », admet le délégué syndical, mais il se veut rassurant quant à la volonté des salariés de participer à ce projet.

Il ne faudrait pas croire, cependant, que le projet fasse consensus parmi tous les salariés. Du côté de la CGT, premier syndicat de l’entreprise, la proposition de sauvetage en Scop a été accueillie plutôt fraîchement. Les cégétistes plaidaient pour l’offre de reprise portée par le couple Tourres, en dépit des suppressions de postes programmées. François Dufranne, délégué CGT, voit d’un mauvais œil la place prépondérante ­occupée par l’actuel dirigeant de l’usine dans le plan de reprise en Scop.

Par ailleurs, il redoute que les collectivités locales ne ­finissent par lâcher l’entreprise à un ­moment ou un autre. « Je trouve que la présentation de la Scop devant le tribunal de commerce était beaucoup trop politique, explique le syndicaliste à Mediapart. Je ne leur fais pas vraiment confiance pour l’avenir de Duralex. Elles sont là maintenant, mais quand on sera en difficulté dans un ou deux ans, la région et la métropole seront-elles toujours à nos côtés ? »

Et le cégétiste de préciser le fond de sa pensée : « Dans quelques années, si Duralex ne tient pas, qu’est-ce qui empêchera la métropole de ­récupérer le foncier pour y construire des ­logements ? » L’avenir dira si son ­pessimisme est fondé. En attendant, une ­nouvelle page se tourne pour les Duralex qui deviennent leur propre patron. 

 

Militant d’ultragauche interpellé : à ce stade, pas de lien établi avec les sabotages de la SNCF


 Un militant identifié comme appartenant à l’ultragauche a été interpellé ce dimanche 28 juillet à Oissel (Seine-Maritime) sur un site ferroviaire. « Cela ne veut pas dire qu’il y ait un lien avec l’enquête » autour de l’attaque massive ayant touché la SNCF vendredi 26 juillet, précise le parquet de Paris.

Alors que l’enquête se poursuit autour des sabotages commis le vendredi 26 juillet sur plusieurs sites de la SNCF, un militant d’ultragauche a été interpellé dimanche 28 juillet, sur un site SNCF d’Oissel, dans le département de la Seine-Maritime. Il a été placé en garde à vue à Rouen.

Le parquet de Rouen, compétent sur ce dossier, précise à l’Humanité que l’individu, né en 1995 à Rouen, est en garde à vue des chefs de « pénétration ou circulation dans une dépendance de la voie ferrée interdite au public et association de malfaiteurs ».

Une source policière appelle à la prudence

Il a été interpellé « suite au signalement d’un conducteur de train qui a aperçu plusieurs individus à l’intérieur des emprises ferroviaires de la SNCF au niveau d’une armoire électrique située à l’île aux bœufs entre Tourville-la-Rivière et Oissel qui ont pris la fuite à son passage ».

Il ajoute que « le véhicule de l’intéressé était resté sur place et l’interpellation de celui-ci a eu lieu lorsqu’il est venu le récupérer ». Le parquet signale par ailleurs que « divers objets et notamment plusieurs bombes de peinture ont été retrouvés à l’intérieur de ce véhicule ». Aucune dégradation n’a été relevée à ce stade par la SNCF, conclut-il.

Suffisant pour conclure que les sabotages ayant touché la SNCF vendredi sont du seul fait de l’ultragauche, comme l’avance Gérald Darmanin depuis plusieurs jours ? Une source policière appelle à la prudence, ne voyant pas de lien immédiat entre les deux actions, « même s’il y a une quasi-simultanéité dans les deux actions à analyser ».

Contacté, le parquet de Paris précise qu’il y a « très fréquemment des intrusions illégales, tags, ou vols de matériels sur des sites SNCF. Cela ne veut pas dire qu’il y ait un lien avec l’enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (sur les sabotages de vendredi, N.D.L.R.) ». Le parquet souligne par ailleurs qu’il n’y a « pas d’interpellation à ce stade dans l’enquête de la JUNALCO portant sur les dégradations commises dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024 ».

mardi 30 juillet 2024

Non conformes et potentiellement frauduleux… Le contrôle des eaux en bouteille en France présente de « sérieuses lacunes »

De « sérieuses lacunes » dans le contrôle des eaux en bouteille ont été révélées, mercredi 24 juillet, par la Commission européenne dans un audit. Des insuffisances qui ne permettent pas de garantir l’absence de produits frauduleux dans les rayons. Des conclusions qui font suite aux scandales sur leurs traitements illégaux et leur contamination.

Six mois après les premières révélations sur le scandale des eaux en bouteille de Nestlé Waters, de « sérieuses lacunes » dans le cadre du contrôle des eaux en bouteille en France ont été relevées, mercredi 24 juillet, par la Commission européenne dans un audit. Des insuffisances qui ne permettent pas de garantir l’absence de produits frauduleux dans les rayons.

« Dans son ensemble, le système de contrôle officiel ne vérifie pas efficacement que les eaux minérales naturelles mises sur le marché satisfont aux exigences légales en vigueur », estime la Commission. Ce système « n’est pas conçu pour détecter ou atténuer les fraudes dans le secteur des eaux minérales naturelles et des eaux de source et n’est pas non plus correctement mis en œuvre, ce qui rend possible la présence sur le marché de produits non conformes et potentiellement frauduleux », relève l’instance européenne dans ses conclusions.

Son audit pointe notamment des inspections insuffisamment ciblées sur les sites à risques et pas assez fréquentes ainsi qu’une « collaboration inadéquate au sein des autorités compétentes et entre elles ». Il met aussi en avant « l’absence de mesures de suivi immédiat » permettant de « garantir que les opérateurs remédient aux non-conformités telles que l’utilisation de traitements interdits » ou d’« éviter la mise sur le marché d’eaux minérales naturelles qui ne sont pas qualifiées comme telles ».

Des pratiques de désinfection illégales

Des révélations sans appel qui font suite à une mission organisée par Bruxelles pendant une dizaine de jours en mars 2024. La procédure a été engagée après le scandale touchant les eaux en bouteille qui a fait grand bruit, fin janvier. Le groupe suisse Nestlé, numéro un mondial des eaux minérales, avait reconnu avoir délibérément eu recours, pendant des années, à des traitements interdits.

Il s’agissait notamment de l’utilisation d’ultraviolets et de filtres à charbon sur certaines de ses eaux (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex). C’est une pratique de désinfection, habituelle pour les eaux du robinet, mais interdite pour les eaux minérales, qui doivent être naturellement de haute qualité microbiologique. La justification de Nestlé Waters ? Préserver la « sécurité alimentaire ».

Le lendemain, Le Monde et franceinfo dévoilaient que cette annonce par le groupe faisait partie d’une campagne de communication visant à désamorcer le scandale. Plus grave encore, le géant de l’agroalimentaire a agi pendant de nombreuses années avec la bénédiction du gouvernement, notamment via la ministre de l’Industrie de l’époque, Agnès Pannier-Runacher. L’État savait, et a même autorisé l’utilisation de traitements interdits. Le parquet d’Épinal a ouvert une enquête, à la fin du mois de janvier, pour tromperie à l’encontre de Nestlé Waters.

Des eaux contaminées

Quatre mois plus tard, les mêmes médias, Le Monde et franceinfo, révélaient, grâce à une note de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qu’en plus d’être traitées illégalement, les eaux en bouteille étaient contaminées. L’agence faisait état de contamination bactérienne, de présence de pesticides et de polluants éternels.

Pour l’association de consommateurs Foodwatch, qui a porté plainte contre Nestlé, mais aussi le gouvernement qu’elle accuse de « complaisance », cet audit est loin d’être une surprise.

Les conclusions confirment ce que l’association dit dénoncer « à chaque scandale ». Elle déplore ainsi, dans un communiqué, l’« opacité pour les consommateurs et consommatrices », mais aussi « le manque de contrôles des autorités et impunité pour les multinationales ».

D’autant que deux jours avant cet audit, le média en ligne Mediapart révélait qu’une nouvelle enquête contre Nestlé pour exploitation de forages de nappes phréatiques sans autorisation avait été ouverte par le parquet d’Épinal.

 

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lundi 29 juillet 2024

Lycée Yabné : antisémitisme au bac ou pas ?

Des élèves discriminés au bac parce que juifs ? Notre chroniqueur Éric Le Bourg revient sur la fake news et la vraie polémique.

Une polémique est apparue concernant les notes au bac des élèves du lycée confessionnel juif Yabné à Paris. Certains élèves ayant obtenu des notes à un examen oral peu en accord avec leurs attentes, le lycée Yabné (« discrimination probable d’élèves juifs au baccalauréat »), des politiciens (« Il s’est visiblement passé quelque chose de pas très normal ») et médias (« Tous les noms ‘juifs’ ont des notes catastrophiques ») ont déclaré que ces élèves ont probablement été discriminés, alors que l’Organisation juive européenne, célèbre pour poursuivre pour apologie du terrorisme des dizaines de personnes, disait carrément qu’« il n’y a aucun doute sur le fait qu’ils aient été victimes de discrimination ». Le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNALC) s’est ému de l’opprobre jetée sur les examinateurs et des risques encourus en rappelant « l’importance de l’anonymat des examinateurs dans les examens nationaux. C’est ce dernier qui a évité à nos collègues une mise en danger de leur personne », ce qui, après les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard, n’est peut-être pas une vue de l’esprit.

Devant l’émoi suite à ces accusations d’antisémitisme, le ministère a entrepris une enquête administrative qui a conclu qu’il n’y a pas eu de discrimination. L’affaire aurait pu s’arrêter là, mais certains ne l’entendent pas ainsi, envisageant même de porter plainte si l’enquête n’est pas reprise, tandis que d’autres hurlent au scandale : « L’Éducation nationale se moque du monde. En 24h elle nous dit : on a vérifié, tout est normal’ ?! C’est une honte digne des grandes lâchetés administratives de ce pays ».

Reconnaissons que, si les conclusions de l’enquête administrative sont claires, l’enquête manque d’une analyse statistique des données numériques. Le fichier de l’enquête contenant les notes a été reproduit partiellement par Tribune juive info.

Analyse statistique des notes

Les notes ont été attribuées par les jurys B15 et B25, mis en cause pour leur « discrimination probable », et par un ou deux autres jurys, non mis en cause et qui ne sont pas étudiés ici. Les jurys ont examiné des élèves du lycée Yabné et d’autres lycées, non différenciés aussi dans l’enquête du Ministère. Celle-ci se contente de représenter sur des graphiques les notes des jurys B15 et B25 sans faire d’analyse statistique, ce qui permet à Tribune juive info d’écrire avec raison que« Où sont les concepts les plus élémentaires de tests d’hypothèses? Les graphiques – même pas normalisés – ne peuvent appuyer aucune hypothèse, ni celle de la discrimination, ni son contraire ». On peut combler cette lacune en recourant à une analyse statistique de base, appelée l’analyse de la variance, qui permet de savoir si les jurys B15 et B25 notent de façon similaire ou non, si les différents lycées obtiennent des notes similaires ou non, et, enfin, si les différents jurys notent de la même manière les différents lycées. On pourrait imaginer, par exemple, qu’un jury donne de meilleures notes au lycée Yabné qu’aux autres lycées alors qu’un autre jury ferait le contraire, ce qu’on appelle une interaction. L’analyse de la variance calcule des rapports appelés F qui, quand il sont proches de 1, indiquent qu’il n’y a pas d’effet.

Voici le tableau de données donnant les notes moyennes, entre 0 et 20, avec l’écart-type, qui est une mesure de la dispersion des notes, et, entre parenthèses, le nombre d’élèves, pour un total de 98 candidats (pour les connaisseurs, les F ont 1 degré de liberté au numérateur et 94 au dénominateur, et les résidus suivent une distribution normale).

Jury B15Jury B25
Lycée Yabné12,23 ± 3,12 (22)11,28 ± 5,85 (29)
Autres lycées11,81 ± 3,72 (21)13,12 ± 5,41 (26)

Le lycée d’origine n’a pas d’effet significatif sur les notes attribuées (F = 0,53), et le jury non plus (F = 0,03). L’interaction n’est pas significative, les jurys notant les différents lycées de la même manière (F = 1,33). Comme indiqué par le ministère, le jury B25 « a une échelle de notation plus large » que le jury B15, la dispersion des notes autour de la moyenne étant plus grande.

En résumé, la sévérité des notes ne dépend ni du jury, ni du lycée d’origine, le lycée Yabné obtenant des notes similaires aux autres lycées, et ceci quel que soit le jury : rien n’indique dans les notes obtenues que les candidats venant du lycée Yabné ont été désavantagés.

Conclusions

Comment expliquer cette polémique ? De tout temps, des parents et candidats ont été mécontents quand des notes d’examen n’étaient pas au niveau espéré, blâmant alors un jury trop sévère ou incompétent. Il est vrai que l’épreuve elle-même, le Grand oral, attire les critiques, et pas seulement des parents. 

Par contre, prétendre que ces mauvaises notes pourraient être dues à un jury d’examen désavantageant des élèves parce que juifs est à la fois dangereux et ignoble pour les examinateurs. Oser faire appel à un antisémitisme présumé des jurys pour faire remonter ou annuler des notes en deçà des espoirs, l’avocat du lycée indiquant que « le lycée […] a demandé […] que les notes discriminatoires soient écartées pour ne pas porter préjudice aux élèves« , laisse sans voix. 

Toutefois, si cette polémique avec ses accusations infamantes avait été montée dans des buts bassement politiciens, en se servant de la répulsion devant l’antisémitisme, ce serait abject et, avant d’être un crachat sur les examinateurs, un crachat sur les vraies victimes de l’antisémitisme, et d’abord celles de la Shoah. Dans cette hypothèse, crier faussement à l’antisémitisme  n’aboutit qu’à jeter la suspicion sur les actes antisémites réels, comme dans la fable d’Esope, Le Berger mauvais plaisant : à force de crier au loup quand il n’est pas là, plus personne ne vient quand il est vraiment là.

Quelle que soit la raison de cette polémique, ses instigateurs ont, sans avoir la moindre preuve, porté des accusations ignobles et livré à la vindicte publique des fonctionnaires de la République. 

L’analyse présente complétant l’enquête administrative, on peut toutefois espérer que l’avocat du lycée qui souhaitait « que l’enquête puisse se poursuivre de manière contradictoire, transparente et approfondie pour que ses conclusions s’imposent à tous » sera satisfait et que les choses s’arrêteront là.

 

Marie-George Buffet : « Le sport doit faire l’objet d’un combat politique »


 Le terrible drame, qui a causé 7 morts d’une même famille dans le quartier des Moulins à Nice est aussi insupportable qu’inacceptable ; nos premières pensées vont à la famille des victimes et à leurs proches, aux habitants du quartier.  Nous nous sentons pleinement solidaires de toutes les personnes atteintes par ce drame qui ne doit rien à la fatalité.

Les premiers éléments de l’enquête évoquent en effet un incendie criminel lié au trafic de stupéfiants et aux affrontements entre bandes organisées pour le contrôle du trafic sur ce quartier. Deux personnes ont été déférés à la justice, l’enquête se poursuit.

Une information judiciaire a été ouverte pour "destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort et association de malfaiteurs".

Le procureur a précisé "il apparaît bien d’une part que l’incendie criminel est susceptible de présenter un lien avec le contrôle de points de vente de stupéfiants situés à proximité du lieu de l'incendie. Il apparaît d’autre part que les victimes des faits ne sont en aucune manière directement ou indirectement concernées par ce conflit de territoire"

Depuis plusieurs années, le quartier des Moulins est confronté au trafic de stupéfiants sans que des réponses à la hauteur des problèmes ne soient apportées par les pouvoirs publics.

Nous partageons les exigences des habitantes et habitants qui réclament depuis longtemps une police de proximité, permettant de restaurer la confiance entre citoyens et policiers, de prévenir l’installation des points de deal et de leur clientèle, de favoriser un cadre de vie serein que nous considérons comme un droit fondamental.

La République ne peut céder aucun territoire aux dealers. Il est urgent d’agir de manière globale, de s’attaquer aux sources des problèmes en ayant une écoute respectueuse de la parole des habitantes et habitants.

Il est plus qu’urgent de mettre en place des actions efficaces pour une bataille déterminée et de grande ampleur contre tous les trafics. Nous faisons des propositions dans ce sens

Restaurer la sécurité et le droit en s'attaquant aux réseaux de trafiquants dans les quartiers. Donner la mission et les moyens aux forces de l’ordre de supprimer, autant de fois que nécessaire, les barrages filtrants des dealers à l’entrée des cités et quartiers qui entravent la libre circulation.

Reloger hors site les familles victimes d’homicides et de menaces.

Mettre en œuvre de vrais moyens de surveillance de nos frontières, d’enquête, de justice. Pour cela, il faut doter les services des douanes, de la police et de la justice des moyens humains, matériels et financiers leur permettant de lutter efficacement contre les réseaux.

S’attaquer à la source, c’est-à-dire aux véritables « gros bonnets ». Cela nécessite de renforcer les coopérations internationales, notamment au niveau de l’Europe, pour les identifier, les rechercher et les arrêter.

Traquer les réseaux de financement et de blanchiment des trafics.  Il est donc urgent de redonner aux services des douanes et à ceux chargés du contrôle du secteur financier, les moyens d’accomplir leurs missions. Et si des banques sont complices du blanchiment lié au narcotrafic, elles doivent être lourdement sanctionnées.

Intervenir auprès des gouvernements des pays producteurs de drogue en les mettant face à leurs responsabilités devant l’opinion publique et la communauté internationale, et décider de sanctions en cas de laxisme ou de complicité.

Il est tout aussi urgent de répondre aux besoins des habitants.

Le trafic de drogue prospère sur le chômage, la pauvreté, la mal-vie, l’absence de perspective de la jeunesse, en grande partie causés par la destruction du tissu industriel et des emplois. La réindustrialisation et l’accès à des emplois qualifiés devraient être des priorités nationales. L’État doit investir davantage dans l’Éducation nationale pour offrir à chaque jeune des savoirs émancipateurs et un enseignement de qualité, participant à réduire les inégalités sociales et culturelles. Il doit proposer de véritables formations initiales et continues débouchant sur des qualifications et des diplômes qui donnent des perspectives à l’ensemble de la population.

Tout le monde doit pouvoir bénéficier d’un logement digne et de qualité dans un cadre de vie serein et apaisé, car se loger est un droit humain fondamental.

Les services publics de proximité participent au maillage du territoire, ils doivent être réimplantés en urgence dans nos quartiers, villes et villages pour être enfin accessibles à toutes et tous. Il faut désenclaver l’ensemble des territoires par des services de transport publics adaptés et permettant un accès égal à la mobilité.

L’État doit favoriser les actions socio-éducatives, la prévention, les activités sportives et culturelles, soutenir la richesse de la vie associative qui sont indispensables pour rétablir la justice sociale, la République et la démocratie dans nos territoires.

Nous nous engageons à porter ces propositions dans toute la France et nous appelons à construire un grand mouvement citoyen pour obtenir les politiques publiques à la hauteur des besoins des habitants.

Paris, le 23 juillet 2024

Parti communiste français.

dimanche 28 juillet 2024

« On prend les mêmes et on recommence ! » (Fabien Roussel)


 Le Président de la République se moque bien des Français. Voilà le ressentiment qui monte dans notre pays aujourd’hui, conjugué avec beaucoup de colère. Car malgré deux défaites aux élections européenne et législatives, le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir.

Il ose même renvoyer dos à dos le Rassemblement national et les forces politiques du Nouveau Front Populaire, justifiant ainsi ses petits arrangements politiciens pour empêcher le NFP d’accéder aux responsabilités.

Pourtant, les Françaises et les Français ont, ces dernières semaines, exprimé à trois reprises dans les urnes leur volonté de changement. Certes en utilisant des bulletins différents, mais à chaque fois avec la même volonté, la même colère, le même objectif : en finir avec la politique d’Emmanuel Macron.

En refusant le changement, c’est tout le processus démocratique, toutes les institutions de la République qui se trouvent fragilisées.

Malheureusement, la France a un Président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.

Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.

Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.

Celle du barrage républicain qui permet à des candidats macronistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.

Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême-droite.

Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère.


Ces derniers mois révèlent au grand jour la grande détresse d’un pays qui a perdu sa boussole républicaine : la défense des intérêts du peuple d’abord.

C’est au nom de cette boussole que notre République s’est construite, de 1789 à la Résistance et la Libération quand la nation a su se rassembler pour reconstruire le pays. Cette culture de l’intérêt général a disparu. Les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus.

C’est un symbole important que la parution du classement, ce 20 juillet 2024, des 500 plus grandes fortunes de France, dont le patrimoine a encore grandi, au lendemain du hold-up de la macronie et de la droite sur l’Assemblée nationale.

En 7 ans de pouvoir, ceux-là ont vu leur patrimoine plus que doubler ! 1 228 milliards d’euros en 2024 contre 570 Milliards en 2017, soit 115% de hausse ! A l’évidence, les salaires n’ont pas vu la même progression depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée!

En 7 ans de pouvoir macroniste, le nombre de travailleurs au SMIC est passé de 12% à 17% !

Tout augmente, le nombre de milliardaires comme le nombre de Smicards. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre.

Les caisses de l’État ont été vidées par ces gouvernements qui ont d’abord servi les grandes fortunes.

Plus de 70 milliards de cadeaux fiscaux par an pour les plus riches, pour les actionnaires du CAC 40, pour le monde de la finance.

Comment financer des services publics efficaces, garantir les meilleurs écoles pour tous nos enfants, quels que soient leurs origines sociales ou leur lieu d’habitation ? Comment assurer la tranquillité publique, protéger nos concitoyens de la drogue ou de balles perdues, lutter contre la corruption, les fraudeurs fiscaux, quand tous les moyens de l’Etat sont laissés à l’abandon?

Quand L’État fout le camp, tout fout le camp.

Emmanuel Macron a laissé la France à l’abandon. Y compris sur la scène internationale, préférant soutenir les voies de la guerre plutôt que celles de la Paix, en Ukraine comme au Proche-Orient, totalement aligné derrière la politique américaine.

Dans les mois qui viennent, il devra assumer cette situation:

Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable.

Une impasse politique pour les Français qui ne verront jamais le changement attendu. Leur colère va grandir. Comment va t-elle s’exprimer ? Je ne sais pas mais je serai à leurs côtés pour qu’ensemble, nous arrivions à les battre définitivement.

Mais aujourd’hui, à la veille de partir en vacances, je veux dire clairement au Président de la République : vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités.

Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain.

La seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme nous, n’ont jamais perdu leur boussole.

Nous ferons appel au peuple, à l’intervention citoyenne, à toutes les forces vives de la nation, syndicales, associatives, citoyennes.

Nous resterons unitaire pour deux au sein des forces de gauche et écologistes pour construire l’espoir du changement, malgré tout.

Nous prendrons toute notre place au Parlement, avec les sénateurs, sénatrices et députés communistes et apparentés pour défendre tout ce qui ira dans le bon sens et censurer tout ce qui portera atteinte à nos concitoyens.

Nous serons encore plus présents dans les villes, les départements, les régions ou les élus communistes exercent leurs mandats dans la plus grande proximité, avec beaucoup d’honnêteté et de sincérité, avec l’objectif à chaque fois d’être les plus utiles et les plus efficaces.

Nous serons de tous les combats, dans les villes, les villages, au plus près des attentes des salariés, de la jeunesse, des habitants des grandes villes comme de la ruralité. La dignité de chacun, la Paix comme le climat sont au cœur de notre engagement.

Nous gardons intact l’espoir de bâtir des Jours Heureux. Nous y mettrons toutes nos forces dès la rentrée prochaine.

Rendez-vous à la fête de l’Humanité !

Vide - greniers du PCF


 

samedi 27 juillet 2024

Tous les athlètes sont les bienvenus aux JOP 2024 à Paris (PCF)


 Le PCF dénonce les déclarations de Thomas Portes qui a affirmé que « la délégation israélienne n'est pas la bienvenue ». Nous dénonçons également les prises de position d'autres personnalités de tous bords visant à exclure les athlètes russes.

Exclure des athlètes sur la base de leur nationalité et rendre les peuples coresponsables des crimes de leurs dirigeants est incompatible avec les valeurs de l'Olympisme. Tous les athlètes, indépendemment de leur origine et de l'action du pouvoir dans leur pays, doivent avoir la possibilité de participer et de concourir librement.

Face aux guerres en cours, les pressions diplomatiques doivent s'exercer sur les dirigeants bellicistes et d'extrême droite israéliens et russes, sur la politique menée par les gouvernements et les États qui violent le droit international, et non sur les peuples. C'est le sens des propositions du PCF pour mettre un terme à ces guerres.

Paris, le 22 juillet 2024

Parti communiste français.

Charvieu-Chavagneux. Une entreprise historique, les sièges auto Nania, en difficulté


Ce manège orne l’un des ronds-points à l’entrée de Charvieu-Chavagneux.

La CGT appelle à un rassemblement, jeudi 25 juillet, devant le siège de l’entreprise, rue du Claret pour un défilé qui se rendra jusqu’au rond-point Team Tex, symbole de cette usine de fabrication de sièges auto.

Sous la marque Nania, Team Tex est un symbole. L’entreprise, créée en 1994, occupe une place de premier plan sur les marchés français et européens du siège auto pour enfant. C’était une entreprise familiale jusqu’en décembre de l’année dernière. 80 % de ses parts ont alors été rachetées par le fonds d’investissement allemand Mutares, spécialisé dans le rachat et la revente d’entreprises en difficulté. En juillet 2024, le groupe revendiquait ainsi onze acquisitions et cinq reventes depuis le début de l’année. En 2020, Mutares avait racheté Lapeyre, fabricant et distributeur de portes et fenêtre, à Saint-Gobain.

L’opération de rachat de Team Tex s’avère difficile. Sept mois après le passage de l’entreprise sous pavillon allemand, le tribunal de commerce de Grenoble a été saisie d’une demande de mise en redressement judiciaire. L’audience avait lieu le mercredi 24 juillet.

Pour les salariés, Mutares n’a pas effectué les investissements nécessaires pour moderniser le site de production. D’où une situation financière qualifiée par la direction de difficile. De quoi s’inquiéter pour l’avenir des 168 emplois que compte cette usine du Nord Dauphiné.

La CGT et les élus du comité social et économique appellent à un rassemblement le jeudi 25 juillet à 17h30. Rendez-vous devant le siège de l’entreprise, rue Claret, pour se rendre au rond point de l’une des entrées de Charvieu-Chavagneux qui met à l’honneur les sièges auto qui ont fait une part de la renommée de l’agglomération. 

vendredi 26 juillet 2024

Santé : malgré des résultats en hausse, Sanofi se prescrit une amputation

Pour muscler sa rentabilité, la multinationale compte dans les prochains mois se séparer de sa filiale qui produit notamment le Doliprane. L’inquiétude est forte à l’usine de Lisieux.

Sanofi soulage… le CAC 40. Ce jeudi matin, la multinationale pharmaceutique caracolait en tête des cotations après avoir annoncé une hausse de plus de 5 % de son chiffre d’affaires semestriel et relevé sa prévision de bénéfice net par actions pour 2024. De quoi rassurer la Bourse parisienne, attristée par les résultats semestriels en berne de nos majors du luxe, du numérique ou de l’automobile.

Ses résultats sont d’autant plus alléchants pour les boursicoteurs que la société, qui sait gâter ses actionnaires, se trouve à l’orée d’une opération à 15 ou 20 milliards d’euros. Le 27 octobre 2023, un communiqué de la direction annonçait « l’introduction sur le marché réglementé d’Euronext Paris de son activité de Santé Grand Public ».

L’activité de Santé Grand Public sacrifiée en pleine pénurie de médicaments

Depuis, une autre voie est aussi envisagée pour cette filiale autrement appelée Opella : celle de la vente en direct. Selon Bloomberg, PAI Partners (fonds français gérant 28 milliards d’euros d’actifs, spécialiste en rachat financé par l’endettement de la société cédée), Advent (américain, 80 milliards de dollars d’actifs gérés) en lien avec le fonds souverain d’Abu Dhabi, ou Clayton Dubilier & Rice (américain, 57 milliards de dollars) se seraient manifestés cette semaine. Selon l’agence de presse financière, ces offres valoriseraient autour de 15 milliards d’euros cette filiale aux médicaments « best-seller » tels que Doliprane, Aspegic, Maxilase, Novanuit ou Lysopaïne et Maalox.

Depuis 2019, Sanofi s’emploie à rendre désirable Opella, à coups de réorganisation (décrochage de la maison mère ; division par deux du nombre de sites, productions resserrées sur la France, les États-Unis, le Japon, le Brésil et la Hongrie) et d’enjolivement (achat en 2023 de Qunol, spécialiste états-unien des vitamines et minéraux). L’entreprise à marier compte 11 000 salariés, dont 1 600 dans l’Hexagone (Gentilly, Lisieux, Compiègne), qui génèrent 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 1,2 milliard de bénéfice net.

En ces temps de pénuries de médicaments les plus basiques, l’opération a suscité le trouble en France. Début juillet, la banque publique d’investissement BpiFrance s’est manifestée, se disant prête à s’associer aux repreneurs. Sanofi, qui compte conserver une part minoritaire du capital, s’emploie à rassurer.

« Notre projet n’est en aucun cas synonyme de la fin du Doliprane en France », a souligné, ce jeudi, François-Xavier Roger, directeur financier, pour qui le but de l’introduction en Bourse ou de la cession demeure cependant de « sélectionner la meilleure option pour Sanofi et ses actionnaires dans les prochains mois ».

Des manœuvres financières qui « dégoûtent » les syndicats

Vu de Lisieux (Calvados), où les salariés produisent en 3 x 8 quelque 1,2 million de boîtes de Doliprane par jour et où 20 millions d’euros d’investissements sont planifiés pour sortir 140 millions de boîtes supplémentaires annuellement, ces grandes manœuvres financières « stressent », voire « dégoûtent ».

Élu CGT, Jean Nicolas traduit le sentiment dominant : « Du comptable au magasinier, de l’opérateur à l’informatique, personne ne s’est arrêté de travailler durant le Covid. Aujourd’hui, on est même plus rentables que le site indien parce qu’on est hyper-rapides. Et tout ça pour quoi ? Nous voir jeter en pâture. »

Le précédent EuroAPI ne les rassure pas. Mise en Bourse en 2022 par Sanofi pour officiellement favoriser son développement, la filiale spécialiste des principes actifs est au bord du gouffre. Une rallonge de 254 millions d’euros de la part de son ancien propriétaire et la suppression de 15 % de ses effectifs doivent relancer ses activités et son cours de Bourse proche de l’euro symbolique.

« Avec EuroAPI et Opella, Sanofi fait disparaître la partie chimie de synthèse. C’est 95 % des médicaments. En avril a été annoncé l’arrêt d’une bonne partie des recherches sur l’oncologie (cancer), rappelle Jean-Louis Peyren, élu CGT au comité économique et social central. Aujourd’hui, c’est tout pour le bio-vivant et l’immunologie. L’intérêt n’est pas celui du patient mais des marchés boursiers. Ce qui compte, ce sont les bénéfices. Et peu importe que le chiffre d’affaires baisse. » En s’amputant d’Opella, Sanofi espère voir sa rentabilité aller bien au-delà des 30 % presque atteints l’an dernier.

 

Communiqué de presse


 

jeudi 25 juillet 2024

TNT : La chaîne C8 de Bolloré écartée par l’Arcom

Le gendarme de l’audiovisuel a annoncé sa présélection pour l’attribution des canaux de la TNT. La chaîne C8, où sont diffusées les émissions de Cyril Hanouna, n’y figure pas. NRJ12 est également écartée tandis que Ouest-France TV et Réels TV comptent parmi les nouveaux entrants.

La chaîne C8 de Vincent Bolloré, où sont diffusées les émissions de Cyril Hanouna, a été écartée par l’Arcom de sa présélection en vue du renouvellement de l’attribution de fréquences sur la TNT qui doit intervenir en 2025. Le gendarme de l’audiovisuel a annoncé la liste des 15 candidats retenus, sur 24 prétendants encore en liste, ce mercredi 24 juillet. NRJ12 est également écartée tandis que OF TV proposée par Ouest-France TV et Réels TV, le projet du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, figurent parmi les nouveaux entrants.

C8 écartée mais CNews obtient une fréquence

Le groupe Bolloré échoue ainsi à sauvegarder sa chaîne C8 qui a cumulé, avec les émissions TPMP de son animateur star, Cyril Hanouna, plus de 7,5 millions d’euros d’amendes ces dernières années, pour la diffusion de fausses informations, pour des abus verbaux ou de la publicité clandestine. Comme quand, le 9 mars, 2023, celui qui a alors été présenté comme étant « l’ex dealer du Tout-Paris », Gérard Fauré, a affirmé sur le plateau que plusieurs personnalités publiques consommaient de l’adrénochrome. Un exemple parmi tant d’autres. Les engagements des dirigeants de la chaîne à diffuser en différé Touche pas à mon poste pour « garantir la maîtrise de l’antenne », pris début juillet devant l’Arcom, n’ont pas suffi à convaincre.

En revanche, le groupe du milliardaire breton conserve sa chaîne d’info en continu CNews, sanctionnée 16 fois par le régulateur des médias depuis 2019. Mais, en réponse à une décision du Conseil d’État, l’Arcom a dévoilé, jeudi 18 juillet, de nouvelles mesures pour contrôler le pluralisme des chaînes de télévision et des stations de radio dont CNews pourrait faire les frais. L’instance de régulation va ainsi dorénavant se pencher sur un possible « déséquilibre manifeste et durable » des opinions politiques, avec sanctions possibles à la clé.

À l’issue d’auditions conduites du 8 au 17 juillet, l’Arcom a retenu au final les candidatures de :

  • BFM TV (société BFM TV)
  • CANAL + (Société d’édition de CANAL PLUS)
  • CANAL + CINEMA (S) (Société d’édition de CANAL PLUS)
  • CANAL + SPORT (Société d’édition de CANAL PLUS)
  • CNEWS (Société d’exploitation d’un service d’information)
  • CSTAR (société CSTAR)
  • GULLI (société JEUNESSE TV)
  • LCI (société LA CHAÎNE INFO)
  • OF TV (société OUEST-FRANCE TV)
  • PARIS PREMIERE (société PARIS PREMIERE)
  • PLANETE + (société Canal + Thématiques)
  • RÉELSTV (société CMI France)
  • TFX (société TFX)
  • TMC (société TELE MONTE CARLO)
  • W9 (société EDI-TV)

Parmi les candidats malheureux se trouvent également Le Média, qui devrait rester une web TV, ou encore L’Express TV.

« L’Arcom s’est fondée sur les critères mentionnés aux articles 29, 30 et 30-1 de la loi du 30 septembre 1986, en appréciant notamment l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme des courants d’expression socio-culturels », explique l’autorité dans un communiqué, précisant qu’elle « va désormais établir des conventions avec chacun des candidats retenus, condition indispensable à la délivrance d’une autorisation d’usage de la ressource radioélectrique sur la TNT, d’une durée maximale de dix ans ».