Le terrible drame, qui a causé 7 morts d’une même famille dans le quartier des Moulins à Nice est aussi insupportable qu’inacceptable ; nos premières pensées vont à la famille des victimes et à leurs proches, aux habitants du quartier. Nous nous sentons pleinement solidaires de toutes les personnes atteintes par ce drame qui ne doit rien à la fatalité.
Les premiers éléments de l’enquête évoquent en effet un incendie criminel lié au trafic de stupéfiants et aux affrontements entre bandes organisées pour le contrôle du trafic sur ce quartier. Deux personnes ont été déférés à la justice, l’enquête se poursuit.
Une information judiciaire a été ouverte pour "destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort et association de malfaiteurs".
Le procureur a précisé "il apparaît bien d’une part que l’incendie criminel est susceptible de présenter un lien avec le contrôle de points de vente de stupéfiants situés à proximité du lieu de l'incendie. Il apparaît d’autre part que les victimes des faits ne sont en aucune manière directement ou indirectement concernées par ce conflit de territoire"
Depuis plusieurs années, le quartier des Moulins est confronté au trafic de stupéfiants sans que des réponses à la hauteur des problèmes ne soient apportées par les pouvoirs publics.
Nous partageons les exigences des habitantes et habitants qui réclament depuis longtemps une police de proximité, permettant de restaurer la confiance entre citoyens et policiers, de prévenir l’installation des points de deal et de leur clientèle, de favoriser un cadre de vie serein que nous considérons comme un droit fondamental.
La République ne peut céder aucun territoire aux dealers. Il est urgent d’agir de manière globale, de s’attaquer aux sources des problèmes en ayant une écoute respectueuse de la parole des habitantes et habitants.
Il est plus qu’urgent de mettre en place des actions efficaces pour une bataille déterminée et de grande ampleur contre tous les trafics. Nous faisons des propositions dans ce sens
Restaurer la sécurité et le droit en s'attaquant aux réseaux de trafiquants dans les quartiers. Donner la mission et les moyens aux forces de l’ordre de supprimer, autant de fois que nécessaire, les barrages filtrants des dealers à l’entrée des cités et quartiers qui entravent la libre circulation.
Reloger hors site les familles victimes d’homicides et de menaces.
Mettre en œuvre de vrais moyens de surveillance de nos frontières, d’enquête, de justice. Pour cela, il faut doter les services des douanes, de la police et de la justice des moyens humains, matériels et financiers leur permettant de lutter efficacement contre les réseaux.
S’attaquer à la source, c’est-à-dire aux véritables « gros bonnets ». Cela nécessite de renforcer les coopérations internationales, notamment au niveau de l’Europe, pour les identifier, les rechercher et les arrêter.
Traquer les réseaux de financement et de blanchiment des trafics. Il est donc urgent de redonner aux services des douanes et à ceux chargés du contrôle du secteur financier, les moyens d’accomplir leurs missions. Et si des banques sont complices du blanchiment lié au narcotrafic, elles doivent être lourdement sanctionnées.
Intervenir auprès des gouvernements des pays producteurs de drogue en les mettant face à leurs responsabilités devant l’opinion publique et la communauté internationale, et décider de sanctions en cas de laxisme ou de complicité.
Il est tout aussi urgent de répondre aux besoins des habitants.
Le trafic de drogue prospère sur le chômage, la pauvreté, la mal-vie, l’absence de perspective de la jeunesse, en grande partie causés par la destruction du tissu industriel et des emplois. La réindustrialisation et l’accès à des emplois qualifiés devraient être des priorités nationales. L’État doit investir davantage dans l’Éducation nationale pour offrir à chaque jeune des savoirs émancipateurs et un enseignement de qualité, participant à réduire les inégalités sociales et culturelles. Il doit proposer de véritables formations initiales et continues débouchant sur des qualifications et des diplômes qui donnent des perspectives à l’ensemble de la population.
Tout le monde doit pouvoir bénéficier d’un logement digne et de qualité dans un cadre de vie serein et apaisé, car se loger est un droit humain fondamental.
Les services publics de proximité participent au maillage du territoire, ils doivent être réimplantés en urgence dans nos quartiers, villes et villages pour être enfin accessibles à toutes et tous. Il faut désenclaver l’ensemble des territoires par des services de transport publics adaptés et permettant un accès égal à la mobilité.
L’État doit favoriser les actions socio-éducatives, la prévention, les activités sportives et culturelles, soutenir la richesse de la vie associative qui sont indispensables pour rétablir la justice sociale, la République et la démocratie dans nos territoires.
Nous nous engageons à porter ces propositions dans toute la France et nous appelons à construire un grand mouvement citoyen pour obtenir les politiques publiques à la hauteur des besoins des habitants.
Paris, le 23 juillet 2024
Parti communiste français.
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