Après la réélection contestée de la présidente Renaissance Yaël Braun-Pivet au perchoir, les scrutins internes se sont poursuivis vendredi et samedi à l’Assemblée nationale. Le Nouveau Front populaire sera majoritaire au sein du bureau, la plus haute instance exécutive de l’Assemblée nationale, avec douze postes sur vingt-deux. Eric Coquerel a été réélu samedi président de la commission des Finances. Le camp présidentiel obtient six des huit présidences de commission.
Au lendemain de la réélection contestée de Yaël Braun-Pivet au perchoir, les députés sont revenus vendredi dans l’hémicycle pour trois votes à bulletin secret afin de désigner les membres du bureau du Palais-Bourbon : six vice-présidents, douze secrétaires et trois questeurs. Le tout, dans une ambiance survoltée.
Le premier tour du scrutin visant à élire les vice-présidents de l’Assemblée a même été annulé puis réorganisé, en raison de la présence d’un trop grand nombre d’enveloppes par rapport au nombre de votants. Le député PS Jérôme Guedj a dénoncé une « fraude », un « événement d’une brutalité démocratique absolument impensable. » « Honte à ceux qui ont organisé ça dans l’hémicycle ! », a-t-il tonné dans l’hémicycle, demandant qu’une « enquête approfondie soit mise en œuvre ».
Le Nouveau Front populaire majoritaire au bureau de l’Assemblée
Après un premier tour entaché d’irrégularités, une première dans l’histoire de la Vème République, les députés ont à nouveau voté pour élire leurs vice-présidents. Les insoumises Clémence Guetté et Nadège Abomangoli ont été élues vice-présidentes de l’Assemblée. Auxquelles sont venus s’ajouter quatre autres vice-présidents : Xavier Breton et Annie Genevard pour le groupe Droite républicaine (DR, ex-Les Républicains), mais aussi Roland Lescure pour Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) et Naïma Moutchou pour Horizons.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le Nouveau Front populaire (NFP) a obtenu neuf postes de secrétaire sur douze au sein du bureau, la plus haute instance exécutive de l’Assemblée nationale. Dans le détail, les nouveaux secrétaires sont Gabriel Amard et Farida Amrani (FI), Iñaki Echaniz et Sophie Pantel (PS), Stéphane Peu et Mereana Reid Arbelot (Gauche démocrate et républicaine), Sébastien Peytavie, Sabrina Sebaihi et Eva Sas (Ecologiste et social). Lise Magnier (Horizons), Christophe Naegelen et Laurent Panifous (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) font aussi partie de la composition du bureau.
Avec neufs postes de secrétaire sur douze, la gauche est donc majoritaire au sein du bureau de l’Assemblée nationale, plaçant la présidente (Renaissance) de l’institution, Yaël Braun-Pivet, dans une situation de cohabitation au sein du bureau où elle est désormais minoritaire. Mathilde Panot, présidente du groupe la France insoumise, voit dans ce résultat la « démonstration que le Nouveau Front populaire est le pôle le plus grand de l’Assemblée ». Elle s’est aussi félicitée d’« un cordon républicain, qui empêche le Rassemblement national et l’extrême droite d’arriver à une sorte de légitimé dans l’institution ». Le Rassemblement national (RN) n’a en effet obtenu aucun poste à responsabilité, contrairement à la législature précédente, où la Macronie avait concédé deux vice-présidences à l’extrême droite.
Christine Pirès-Beaune (NFP-Parti socialiste), Brigitte Klinkert (Ensemble pour la République), Michèle Tabarot (La Droite républicaine) assumeront les fonctions de questeurs de l’Assemblée.
Eric Coquerel réélu à la commission des Finances
Les députés se sont réunis samedi matin pour élire, cette fois, les présidents de commission. Par 29 voix contre 28 pour sa concurrente Véronique Louwagie (LR) et 18 pour Jean-Philippe Tanguy (RN), Eric Coquerel conserve son poste de président de la commission des Finances, chargée notamment de la supervision du budget. « J’aspire, comme toute la coalition, à gouverner le pays le plus rapidement possible », a réagi Eric Coquerel après sa réélection à la commission des finances. « Quand Emmanuel Macron se sera rendu à l’évidence, c’est-à-dire que nous sommes la majorité, je démissionnerai pour laisser ce poste à la nouvelle opposition », a-t-il assuré. Le camp présidentiel domine les présidences des autres commissions : Sandrine Le Feur (Développement durable), Jean-Michel Jacques (Défense), Antoine Armand (Affaires économiques), Florent Boudié (commission des Lois), Paul Christophe (Affaires sociales), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères). La gauche peut se consoler avec la nomination de la socialiste Fatiha Keloua Hachi aux affaires culturelles.
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