dimanche 21 juillet 2024

La gauche ne peut pas continuer ainsi

Roger Martelli analyse les récents résultats électoraux, les difficultés et points aveugles de la gauche. Il les inscrit dans une perspective historique longue. Il réaffirme le besoin d’une gauche radicale, non sectaire, moderne et populaire. Contribuer à cet objectif est la raison d’être de Regards

Loin d’être éclairci, le paysage politique s’est embrumé. La gauche rassemblée dans un Nouveau front populaire a profité d’une conjonction, celle d’une mobilisation citoyenne exceptionnelle et d’un « front républicain » inattendu. À la surprise générale, elle est arrivée en tête en nombre de sièges. La tradition républicaine voudrait donc qu’elle assume à son tour les responsabilités gouvernementales. Le Président en exercice s’y résoudra-t-il ? A cette heure, on en doute, sans qu’on sache d’ailleurs ce qu’il adviendra d’une unité à gauche bien fragile. Dans tous les cas, la gauche devra prendre la mesure de la réalité, dans toutes ses dimensions.

L’état des lieux global

1. Le second tour législatif a montré ce que l’on avait presque fini par oublier : la « dédiabolisation » du Rassemblement national est réelle, mais sa force de répulsion n’a pas complètement disparu. L’Élysée et une grande partie de la droite ont joué la carte des « deux dangers », stigmatisés à parts égales. Au bout du compte, une grande partie des électorats de droite ont considéré qu’il n’y avait pas équivalence des risques et ils ont repoussé la vieille tentation du « plutôt Hitler que le Front populaire ». Dans une Europe qui cède de plus en plus à l’aventure de l’extrême-droite, l’électorat français a donné une majorité relative des sièges à la gauche pour conjurer le spectre d’un Rassemblement national au pouvoir. Ce n’est pas rien.

Mais le second tour n’a effacé ni le résultat des élections européennes, ni les chiffres inquiétants du premier tour législatif. L’extrême droite est passée de 15,7 % à 24 % entre 2017 et 2022 ; deux ans plus tard, elle passe de 24 % à 34,4 %. La gauche, elle, était tombée à 26,8 % en 2017 ; en 2022, elle est remontée à 30.5 % ; en 2024, elle plafonne à 30,9 %. Le résultat est ainsi sans appel : la gauche reste dans ses basses eaux. C’est donc l’extrême droite qui bénéficie du désarroi populaire et du discrédit qui en résulte pour la droite classique, dans toutes ses composantes, de la macronie jusqu’aux Républicains. La droite est malade, mais la gauche n’en profite pas.

2. Le Rassemblement national a poursuivi la densification de son implantation, confortant ses positions là où il était déjà fort et progressant là où i l’était moins jusqu’alors. Il est désormais au-dessus de 40 % dans 21 départements et près de 18 000 communes. Il a conforté ses positions dans ses zones de prédilection (Hauts-de-France, Grand-Est, littoral méditerranéen) et progressé dans des territoires jusqu’alors répulsifs, même dans les métropoles qui restent pourtant rebelles à son emprise. De la même manière, il a confirmé son influence dans les catégories populaires qui votent, mais a étendu son périmètre vers les couches moyennes et supérieures, donnant à son électorat un profil de plus en plus proche de celui de la France elle-même. Le peuple citoyen se disperse entre la gauche et l’extrême-droite, avec un net avantage à cette dernière dans les catégories les plus modestes et les plus à l’écart des centres métropolitains.

3. La gauche a progressé à peu près autant que l’extrême droite en sièges (+47 pour le bloc de gauche contre +53 pour le bloc d’extrême droite), mais sensiblement moins en voix (une progression d’un peu moins de 3 millions contre 5,5 millions pour l’extrême droite). Ses territoires sont plus resserrés, avec une forte présence de la région parisienne. Elle est bien implantée chez les jeunes, les cadres et les professions intermédiaires, les formations longues, mais aussi les catégories les plus pauvres. Le temps est loin où l’on pouvait se réjouir, au début des années 1980, de ce que la majorité sociale et la majorité politique se rejoignaient en faveur de la gauche.

4. Au classement des élus, trois forces progressent, le Rassemblement national (37 élus supplémentaires, auxquels s’ajoutent les 16 « ciottistes »), le Parti socialiste (35 en plus) et les Verts et associés (+ 15). À la baisse, le record est pour le parti du Président (-71), suivi de ses alliés du Modem et de ce qui reste des Républicains (-15 pour les deux groupes parlementaires). Le présidentialisme régalien à la française a cessé d’être le gage d’une simplification majoritaire de la mécanique parlementaire.

Regards sur la gauche

En dehors du fait qu’elle constitue le groupe le plus nombreux à l’Assemblée, la situation de la gauche a peu changé globalement. Mais ses équilibres internes ne sont plus les mêmes.

1. Les élections européennes avaient donné un signal. La France insoumise a certes amélioré son score précédent de 3,6 % en frôlant les 10 %, mais le grand gagnant a été le couple du Parti socialiste et de Place publique, qui arrive en troisième position avec 13,8 % des exprimés et une progression de 7,6 % sur 2019. Les Verts reculent de 8 points et frôlent l’éviction du Parlement de Strasbourg, tandis que le PCF reste encalminé un peu au-dessus de 2 %, à un centième de point à peine de l’Alliance rurale…

2. Aux législatives, la reconduction de l’alliance à gauche a donc permis la progression des gauches en sièges. Dans l’ensemble, cette alliance a fonctionné au premier tour, où les composantes du Nouveau front populaire ont enregistré des résultats très proches ceux de 2022, les variations s’expliquant moins par l’étiquette partisane de la candidature que par la configuration différente des territoires.

Répartition des députés par groupe au 18 juillet 2024
20222024Écart
Gauche démocrate et républicaine2217-5
La France insoumise – NFP7572-3
Socialistes et apparentés316635
Écologiste et social233815
Ensemble pour la République17099-71
Les Démocrates5136-15
Horizons & Indépendants30311
La Droite républicaine6247-15
Rassemblement national8912637
À Droite 1616
Libertés, indépendants, outre-mer et territoires20211
Députés non-inscrits484
 5775770

Mais, à l’arrivée, la hiérarchie des sièges est bousculée. Le PCF recule numériquement et la France insoumise se tasse. Le grand bénéficiaire de l’opération est le PS, qui fait presque jeu égal avec LFI en nombre de sièges. Quant aux Verts, ils compensent en partie leur échec cuisant aux européennes en renforçant leur groupe à l’Assemblée. Il est vrai qu’ils ont reçu le renfort de cinq frondeurs « insoumis » et de cinq autres députés de Générations. A la veille du scrutin, la FI et le PC totalisaient 97 sièges contre 54 pour le PS et les Verts. Aujourd’hui, les anciens comparses du Front de gauche cumulent 89 sièges contre 104 pour le total du PS et des Verts.

3. De 1945 à 1978, la gauche a été dominée par le Parti communiste, toujours au-dessus des 20 % (sauf en novembre 1958). L’écart entre le PC et le PS a été maximal à l’élection présidentielle de 1969, où le communiste Jacques Duclos obtenait 21,3 % au premier tour, alors que le socialiste Gaston Defferre atteignait tout juste les 5 % des suffrages. Le virage à gauche du PS de François Mitterrand lui a permis de réduire l’écart avec le PC (devenu son allié en 1972), de le rattraper en 1978 et de le distancier en 1981. Commencèrent alors la longue domination du PS sur la gauche, son inflexion vers un socialisme de plus en plus « social-libéralisé » et le déclin quasi ininterrompu du PCF. Dans la polarisation qui structure la gauche en longue durée, c’est son flanc droit – sensible à la nécessité de s’accommoder avec les logiques dominantes – qui l’a emporté sur le flanc gauche – porté davantage vers la rupture systémique.

Ce côté gauche a été structurellement fragilisé par le recul du PCF, concomitant de celui du mouvement ouvrier et salarial. Après 2002, la gauche de gauche s’est toutefois relancée, d’abord autour de la mouvance « antilibérale », particulièrement active dans l’opposition au projet de traité constitutionnel européen en 2005. Mais les « collectifs antilibéraux » de 2006 ne sont pas parvenus à s’unir jusqu’au bout et se sont effondrés à la présidentielle de 2007. À partir de 2008, en rupture de ban avec le PS, Jean-Luc Mélenchon s’est installé comme la figure de proue de la gauche hostile au choix social-libéral désormais assumé par les socialistes. 

Les élections présidentielles de 2012 et 2017 se sont ainsi déroulées dans le cadre unitaire du Front de gauche, conclu entre le PC et JL Mélenchon. La troisième présidentielle, en 2022, s’est pour sa part déployée dans un contexte de division de la gauche. Elle a rappelé 1969 : autour de l’ancien socialiste, la gauche de gauche a laminé l’autre partie de la gauche.

Les scrutins de 2024 doivent-ils être tenus pour conjoncturels, ou annoncent-ils une nouvelle configuration à gauche, voisine de celle qui s’est produite entre 1972 et 1981 ? La gauche est-elle en train de se rééquilibrer, au profit de la gauche réputée plus modérée ?

Quels choix face à l’extrême-droite ?

La crise politique n’est pas près de se résorber, autour d’une Chambre sans majorité, au sein d’un système institutionnel manifestement à bout de souffle. Que peut-il se passer ? L’incertitude est totale. À ce jour, on ne sait même pas si la gauche pourra s’accorder sur une proposition pour la direction d’un gouvernement. Et rien ne dit que l’éventuelle candidature sera acceptée par un Président jouant cyniquement sur l’absence de majorité parlementaire qu’il a lui-même aggravée.

Faut-il seulement vouloir gouverner dans une situation si confuse ? On optera ici pour une réponse positive : après tant de coups reçus, l’attente d’un changement de cap est grande du côté de l’électorat de gauche. Encore faut-il dire ce pour quoi on veut gouverner, dans une situation aussi précaire. Il se dit, du côté de la France insoumise notamment, que la gauche gouvernera pour appliquer son programme. Mais il en est de ce programme comme de tous les autres : à proprement parler, il a été approuvé au premier tour par un peu moins de 30 % des exprimés. Il n’a pas été récusé au second, mais l’assentiment qu’il a recueilli est loin de la majorité.

C’est suffisant pour gouverner « à partir de » ce programme. Mais comment, sans majorité stable, mettre en œuvre « le programme, tout le programme, rien que le programme » ? Comme l’a opportunément rappelé Sophie Binet, le peuple de gauche n’a pas besoin d’un « gouvernement de martyrs » qui ferait trois petits tours et s’en irait, qui voudrait seulement montrer par les actes que tous les autres courants ne veulent pas de ce programme et qui, en fait, ferait plutôt la démonstration que la gauche est incapable de faire appliquer ce pour quoi elle s’est engagée. 

Sans doute faut-il donc vouloir gouverner, avec trois objectifs réalisables, de difficulté inégale : faire aboutir le plus de mesures positives capables de recueillir des majorités ponctuelles ; sur les points moins consensuels (retraites, fiscalité…) tout faire pour obtenir des accords ; en dernière analyse, si ce n’est pas possible, mettre chacun en face de ses responsabilités devant le peuple souverain.

La crise est profonde : son issue devrait désormais être au centre de la controverse politique. La question n’est plus alors seulement ni même surtout celle du programme, mais de la stratégie qui permettra à un projet de gauche de l’emporter dans la durée. En 2023, nous avons vécu ce que la France n’avait jamais connu depuis des temps immémoriaux : un mouvement de rue d’une puissance inégalée, majoritairement soutenu par l’opinion, et qui au bout du compte n’a trouvé d’issue politique que dans la poussée de l’extrême-droite. Les causes du phénomène ont été décrites en long et en large : l’inquiétude sans l’espérance ; la mise en cause des boucs émissaires plutôt que celle du système global ; l’impression d’être toujours déconsidéré, jamais écouté et toujours trompé ; la colère qui, faute de responsabilité claire, se mue en ressentiment.

Pourquoi ce mécanisme d’apparence inexorable ? Parce que des liens patiemment construits reliaient autrefois l’expérience sociale et les constructions politiques, le mouvement ouvrier et la gauche. Or ces liens se sont distendus. Il y a pourtant de la dynamique « en bas », des mouvements d’une ampleur remarquable, comme on l’a vu contre la réforme des retraites ou pour les mobilisations sur les enjeux climatiques et comme on l’a encore enregistré dans les quelques semaines de campagne législative. Mais cette dynamique venue de la société elle-même n’a pas trouvé une perspective politique rassembleuse à la hauteur, même si la constitution hâtive d’un Nouveau front populaire commençait enfin à aller en ce sens.

Tout se passe comme si, à gauche, on trouvait des bouts de réponse, sans trouver ce qui peut, à partir des fragments dispersés d’un peuple insatisfait, forger un tout capable de faire société. Par la bouche de Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise a choisi de confirmer son choix, fait pratiquement depuis quelque temps, de s’adresser à la « nouvelle France », celle des populations racisées, des femmes et de la jeunesse. Cela revient à s’engager dans ce que proposait le très controversé think tank Terra Nova en 2011. Cela ne suffit pas à discréditer le projet : au vu des résultats engrangés par LFI, il n’a pas été sans une certaine efficacité dans la série 2024 des européenne et des législatives. 

La méthode a permis au NFP de progresser avant tout en Ile-de-France, et plutôt sur les terres longtemps labourées par le PC. Elle a mobilisé les plus convaincus, mais rebuté d’autres segments de l’opinion, qui se sont mis à identifier la radicalité du projet et la violence des attitudes et des mots. Et elle a laissé de côté cette autre France, tout aussi urbaine que rurale, qui se sent délaissée dès l’instant où elle n’est pas au cœur de l’espace métropolitain « connecté ». Cette autre France qui, parce qu’elle se sent abandonnée par la droite comme par la gauche, se laisse volontiers séduire par les solutions « dégagistes » du Rassemblement national… On n’a pas à choisir une France plutôt qu’une autre, privilégier une partie du peuple et en abandonner une autre. C’est le tout qu’il faut rassurer, mobiliser, convaincre de devenir acteur politique jusqu’au bout.

Pour répondre aux attentes populaires et au désir d’égalité, certains mettent l’accent sur la nécessité de la rupture, mais ne disent guère la manière dont il faut s’y prendre pour faire que cette rupture soit majoritairement soutenue et mise en œuvre. D’autres insistent sur la nécessité impérieuse des majorités, mais négligent l’expérience amère qui montre que les majorités s’engluent, dès l’instant où elles se coulent jusqu’à s’y noyer dans les méandres des logiques dominantes. 

En réalité, il faut bien sûr choisir entre, d’un côté la priorité donnée au désir de rupture et, de l’autre, le souci de ne pas risquer l’isolement et la déroute qui l’accompagne inexorablement. Il faut choisir, donc tout faire pour donner électoralement un poids plus grand à l’une ou à l’autre des options. Il faut choisir, mais sans jamais oublier que, une fois la préférence sanctionnée dans les urnes, c’est la totalité de la gauche qu’il faut rassembler, a fortiori quand ce sont les ténèbres qui gagnent.

Ce qui manque

Nous sommes devant la possibilité d’un cataclysme démocratique, qui finirait par mettre dans l’ombre des décennies de combats pour l’émancipation. Le spectacle donné par la scène politique, le peuple mis à l’écart, au mieux appelé à la rescousse de telle ou telle formation de tel ou tel choix… Tout cela nous dit qu’il faut changer en profondeur la trame même de la souveraineté populaire, de la vie démocratique et du système politique lui-même.

Dans ce grand œuvre, il y a un point de passage, parmi bien d’autres, mais dont les péripéties actuelles montrent cruellement l’absence. Ce point de passage est celui d’une dynamique qui, en remettant à plat le dispositif politique à gauche, permettrait au peuple de ne pas être convié épisodiquement à soutenir, mais de devenir acteur de son propre destin. Dans la grande restructuration de notre trame démocratique, la question de la force politique émancipatrice ne peut rester au second plan.

Voilà un quart de siècle que Regards a fait le choix de se situer du côté d’une gauche radicale, enracinée dans une histoire populaire et subversive, innovante et rassembleuse. Ce choix garde son actualité, mais il s’accompagne aujourd’hui d’un constat : la force politique capable de stimuler cette gauche n’existe pas, ou n’existe qu’en morceaux.

L’histoire, celle du mouvement ouvrier, du communisme, de la gauche tout entière suggère que les partis, de ce côté de la vie politique, n’ont été vraiment utiles que lorsqu’ils avaient pu s’ancrer dans quatre exigences simultanées : l’immersion dans une expérience populaire concrète, sur le lieu de la résidence comme sur celui du travail ; la jonction entre des champs d’activité que la société déconnectait les uns des autres, le champ politique, le champ syndical, le monde associatif, l’univers intellectuel et symbolique ; le souci de raccorder les attentes, les inquiétudes et les colères à l’espérance concrète d’une société d’émancipation ; la volonté de raccorder toujours la fibre portée à la rupture, et la nécessité de la majorité, sans laquelle il n’y a ni rupture ni avancées partielles.

Le PCF a su occuper cette place pour un temps, mais il s’est enfermé dans la répétition et n’a pas su se refonder quand il le fallait. La FI donne trop souvent l’impression de reproduire ses pires défauts et d’ignorer ce qu’il avait de meilleur. Le PS retrouve les accents de la gauche historique, sans que rien ne dise comment il va éviter de retomber dans ses vieux démons. Les Verts, appuyés sur la pertinence de leur parti pris écologiste, continuent d’hésiter entre rupture et accommodement.

À ce jour, aucune force n’est en état de porter à elle seule ces quatre exigences.  Cela manque cruellement à l’espace politique. Nul n’y parviendra en répétant les formules anciennes. Aucun parti, aucune tradition critique ne peut s’affirmer comme « la » réponse, tous les autres étant au mieux des ventres mous, au pire des traîtres contre lesquels on stimule la réprobation populaire. On peut aimer le débat d’idées, se méfier des consensus faciles et ne pas se noyer dans la culture d’exclusion sectaire dans lequel le communisme s’est noyé, à certains moments de son histoire, et dont il a su bien souvent – mais pas toujours – se dégager.

Si cette force pluraliste ne voit pas le jour, si elle ne met pas en adéquation ses visées et ses façons d’être, elle risque de rester engluée, au gouvernement comme dans l’opposition. Cela ne serait pas d’une gravité extrême si, en face, la dynamique n’était pas du côté du pire. Le peuple ne peut pas rester éternellement au second plan de la démocratie. C’est en aidant à ce qu’il soit au cœur d’une refondation démocratique que la gauche retrouvera son lustre, et pas dans les effets de manche, les chamailleries et les conciliabules opaques.

 

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