Et voilà, l’arroseur arrosé d’autant, que le lendemain, le premier procureur de France dans un réquisitoire historique par sa teneur a officiellement tiré l’alarme sur les atteintes répétées à la séparation des pouvoirs et à l’ingérence du pouvoir exécutif dans le règlement des affaires judiciaires.
Si la question du traitement des médias par le pouvoir hongrois n’a suscité que de très molles réactions de la part de la commission européenne, la France en revanche, parallèlement aux indignations qu’elle avait suscité dans le traitement réservé au Roms, continue à être régulièrement épinglée pour la subordination du parquet au pouvoir politique.
Le camouflet suprême a été cet arrêt rendu le 23 novembre 2010 par lequel, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que les procureurs et membres du parquet ne sont pas, du fait de leur statut, des magistrats indépendants du pouvoir exécutif, et ne peuvent donc priver un justiciable de sa liberté.
Autrement dit, les juges de la CEDH estiment, contrairement au gouvernement français, que le parquet ne présente pas de garanties d’indépendance.
Le procureur général Nadal aux paroles d’autant plus libres que sa retraite est proche, va plus loin. Parlant d’une République «blessée», il nous met en garde contre les atteintes au principe de séparation des pouvoirs qui, comme l’a démontré Montesquieu, est indissociable d’un pays démocratique.
Jean-Louis Nadal ne s’est pas contenté de rester dans de vagues impressions, des généralités. Il a, c’est là où l’on mesure la portée de ses propos, étayé son discours d’exemples concrets, de Grenoble à Bobigny en passant par les affaires Clearstream et Woerth-Bettencourt.
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