Les deux ressortissants français enlevés dans la soirée du vendredi 7 décembre à Niamey ont été tués, affirment des sources sécuritaires. Les circonstances de leur mort restent indéterminées.
"Les deux Français enlevés au Niger ont été retrouvés tués. Ils ont été tués sur le territoire nigérien", a déclaré une source sécuritaire dans la région. Le décès des deux Français a été confirmé par deux autres sources de sécurité au Niger. "Je vous dis qu’effectivement les deux ressortissants français enlevés au Niger ont été tués", a affirmé une source nigérienne, et une autre source sécuritaire au Niger a assuré: "Les deux otages sont morts".Ils avaient été enlevés vendredi soir par des inconnus "enturbannés et armés" dans la capitale nigérienne Niamey, selon des témoins, alors que cinq autres Français kidnapppés au Niger sont retenus depuis septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Deux hommes de nationalité française ont été enlevés entre 22H30 et 23H30 locales par deux individus au visage dissimulé par un turban au restaurant Le Toulousain du quartier résidentiel du Plateau, dans le centre-ville, ont indiqué des employés et clients de l'établissement. Ce rapt au coeur de la capitale a été confirmé par une source sécuritaire nigérienne. Un policier a affirmé que "l'alerte a déjà été donnée pour éventuellement tenter d'intercepter les ravisseurs". "Nous avons connaissance de cette information, nous sommes pleinement mobilisés à Paris comme à Niamey pour la vérifier", a indiqué vendredi soir le ministère français des Affaires étrangères. Deux individus "armés et enturbannés" ont fait irruption dans le restaurant rempli de clients et ont contraint les deux hommes à les suivre, a raconté un membre du personnel.
Les deux Français "sont repartis avec eux à bord d'un 4x4 immatriculé au Bénin dans lequel d'autres hommes armés les attendaient", a-t-il ajouté. "Les Français tentaient de résister mais finalement ils (les ravisseurs) les ont poussés dans la voiture et ils ont démarré vite, vite", a témoigné un autre employé. Les deux ravisseurs "avaient la peau claire et parlaient l'arabe", a affirmé un client. "Quand ils sont entrés, ils sont tombés sur les deux Français et ils ont crié: toi et toi, suivez-nous !. Dans la précipitation, un des assaillants a perdu son turban", a-t-il continué. "Quand ils sont ressortis avec les deux Français, j'ai pris ma voiture, je les ai pourchassés sur environ un kilomètre, mais comme ils filaient à grande vitesse et tous phares éteints, je n'ai pas pu les rattraper", a-t-il assuré.
Selon une source policière, l'un des deux Français était "arrivé vendredi pour assister à un mariage".
Des clients ont raconté avoir aperçu le véhicule des ravisseurs, quelques heures avant l'enlèvement, dans les alentours du restaurant. Une trentaine de membres des forces de l'ordre, fortement armés, quadrillaient dans la nuit de vendredi à samedi les environs de ce restaurant de quartier fréquenté par les expatriés, sous le regard d'une foule de badauds, a-t-on constaté.
La France tente actuellement d'obtenir la libération de cinq de ses ressortissants enlevés le 16 septembre 2010, avec un Togolais et un Malgache, sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit, dans le nord du Niger. Les otages, pour l'essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, seraient détenus dans le nord-est du Mali. Le rapt a été revendiqué le 21 septembre par la mouvance Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le 1er décembre, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait déclaré que les otages français étaient toujours en vie, au vu des dernières informations dont la France disposait. Après un message d'Aqmi le 19 novembre demandant à Paris de négocier la libération des otages au Mali directement avec Oussama ben Laden et exigeant de la France qu'elle retire ses troupes d'Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy avait répliqué que la France ne se laisserait "dicter sa politique par personne".
Aqmi avait annoncé en juillet l'exécution d'un otage français, l'humanitaire Michel Germaneau, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
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