Le mouvement a pour origine le soutien à un praticien "désobéissant", le docteur Didier Poupardin, de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, qui est en conflit judiciaire depuis plusieurs mois avec l'assurance maladie de ce département, parce qu'il fait bénéficier systématiquement ses patients en longue maladie de remboursements à 100 %.
Au cours d'une conférence de presse, en présence de députés ou représentants de partis politiques de gauche et de syndicats, le Dr Poupardin a dénoncé le "matraquage idéologique" sur la maîtrise des dépenses de santé et la responsabilisation des patients pour limiter le déficit de la Sécurité sociale qui, affirme-t-il, est en premier lieu un "déficit de ressources".
Le Dr Didier Menard, vice-président du Syndicat de la médecine générale (SMG), praticien à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a déclaré que la poursuite en justice du Dr Poupardin "a réveillé la conscience de beaucoup de médecins". Il a expliqué que le sens du manifeste était d'organiser une "indignation active mais collective" parmi le plus grand nombre possible de médecins.
"UN SYSTÈME QUI EXCLUT DE PLUS EN PLUS LES COUCHES POPULAIRES"
Selon lui, il faut "sortir du bricolage (...) pour aider les patients à avoir un meilleur accès aux soins et le faire de façon plus politique et poser cette question sur la place publique". "Nous sommes dans un système qui exclut de plus en plus les couches populaires", a-t-il affirmé.
Selon le manifeste, la fondation de la Sécurité sociale, contenue dans le programme du Conseil national de la résistance, "reposait sur un principe majeur de solidarité et d'équité : chacun cotise selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins". Mais "ce principe recule et tend à s'inverser : chacun doit payer selon ses besoins (si vous êtes très malade vous devez payer beaucoup) et chacun reçoit selon ses moyens (si vous êtes très riche, vous êtes bien soigné)". Les médecins seront invités à signer le manifeste sous la phrase suivante : "Nous déclarons vouloir résister aux consignes de restriction de l'accessibilité aux soins".
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